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Paris, de moi à toi
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9 janvier 2013

Ère conditionnée : CHAPITRE 10

CHAPITRE 10

Les gonzesses

 

Je voue un respect démesuré aux femmes et je constate que la femme a tellement souffert à cause des hommes. Mon respect pour la femme émane de mon adoration pour ma grand-mère. Je vénérais jusqu'à mon dernier souffle ma grande bienfaitrice. Une femme paysanne très simple, qui ne savait ni lire ni écrire grâce aux Français. Ma grand-mère est la pièce maîtresse dans ma vie, qui m'a appris la générosité et l'amour sans attendre quelque chose en retour. En deuxième rang, j'aime mes trois sœurs. Trois femmes qui ont souffert dans un pays déjà colonisé et dominés par les hommes. Des hommes qui goûtent à tous les plaisirs et se permettent toutes les audaces en refusant à la femme son droit le plus strict : vivre librement. La liberté ne se limite pas au fait de se dévoiler, mais à être libre de chercher ses propres réponses soi-même sans l'intervention de l'homme. Comme j'ai vécu toute mon enfance une vie casanière, j'ai dû partager avec mes sœurs leurs souffrances et leurs maux. Je porte dans ma mémoire la couleur de leur misère : des filles otages des coutumes ancestrales, obligées de souffrir en silence. Je me souviens de leur oreiller mouillé et de leur semblant de joie. Prisonnières d'une société dirigée par l'homme, elles étaient obligées d'étouffer leurs cris.

J'ai eu la rage de voir mes sœurs otages de traditions écrites par le mâle. Mon livre Ère conditionnée est un hommage pour elles. Je suis le serviteur de la femme et elles ont tout mon respect. Je me dois de parler parce que j'ai été le témoin des injustices envers la femme et je désire allier ma voix à la leur. Je suis le témoin de leur souffrance et non leur avocat, puisqu’elles seules peuvent parler de la violence qu'elles subissent. Malheureusement, la plupart des femmes orientales ne peuvent pas parler par peur de faire honte à leurs familles.

Les religions ont contribué à dessiner les contours de la mauvaise réputation de la femme. Ève a ouvert le bal des mauvaises idées ancrées dans l'esprit de l'homme. Elle est la cause et la raison qui ont poussé Adam à pécher. Depuis, sa réputation est entachée. La femme est la diablesse, la tentatrice, l'investigatrice et la putain. L'homme ne s'attribuait que les beaux rôles, il était le prophète, le messager et l'élu. Tandis que la femme était la fille de joie et l'objet de ses désirs. L'homme à travers l'histoire a eu le mérite d'être un menuisier, un berger, et un guide, alors que la femme avait le mérité d'exercer le plus vieux des métiers. Mais beaucoup d'hommes interprètent mal la religion. N'est-ce pas l'homme qui s'est servi de la religion pour la rendre prisonnière de cette image ? Puisqu’en Algérie comme en France, les hommes dénigrent la femme ?

La femme, malgré les siècles écoulés, reste l'otage des idées reçues. Les anciens éduquent les nouveaux venus avec la même mauvaise foi. Je suis frustré de voir des jeunes filles banlieusardes se prendre pour des putains. Elles perpétuent l'idée conçue sur leur fausse réputation.

Je suis autant désolé de voir en France des femmes de tous âges qui se prostituent, alors qu’aucune femme n'a le droit de vendre son corps, puisque le seul gagnant est toujours l’homme. J'étais professeur et j'entendais parfois des fillettes se traiter entre elles de putains. Le pire était qu'elles reconnaissaient, avec un soupçon de fierté, qu'elles étaient des pétasses. De très jeunes Beurettes, avec la même vulgarité, se traitent de salopes. Le monde entier est contaminé par ces mauvaises idées sur la femme.

Je trouve déplorable qu'en Algérie et en France, certains hommes pensent que la femme est une salope. Je découvre que l'idée sur la femme n'a pas vraiment changé en France, alors qu’en Algérie, ils nous disaient que la femme française s'était libérée et que les mentalités avaient évolué. J'ai fui l'Algérie à cause des idées révolues des hommes sur la femme. Déçu, je découvre qu'en France la femme traîne toujours dans la gadoue. L'argot parisien ne manque pas de référence à de «sales putes».

Il est temps de faire un lavage au cerveau des hommes et de changer les mœurs. L'homme est aussi un salaud et « un putain ». Il est temps que la femme bruite cette sale réputation de l'homme. Traitez-le de Putain lorsqu'il est infidèle et papillonne ça et là ! Insultez-le comme il vous dégrade ! Un ami algérien et clandestin ne lésine pas à me rappeler que la femme a fait dévier même Satan. Cette ancienne idée circule dans le sang de chaque homme. Je remarque qu'en Île-de-France les Français dans leur langage quotidien n'utilisent que deux mots : « putain» et «pédé». Les jeunes et les adultes traitent n'importe quelle femme de «sale putain» et n'importe quel homme de «pédé». Seuls, la femme et l'homosexuel sont visés. Mais l'homme qui couche à droite et à gauche est considéré comme un vrai mâle, un homme viril et un séducteur. L'homme infidèle a été blanchi comme SDK et Clinton.

Malheureusement, la femme est encore la victime de la mémoire collective. Elle porte depuis longtemps la tache, en exerçant le plus vieux des métiers, la prostitution, alors que l'homme était présenté comme le berger, le gérant et le chef.

Mon livre est aussi écrit en l'honneur des femmes et des icônes. Désolé si j'étais toujours attiré par les femmes célèbres comme Néfertiti, Cléopâtre, Marilyne Monroe, Edith Piaf, Barbara, Dalida et Angelina Jolie. J'aime cette aura et le mythe qui les entourent. Ma fascination et ma fidélité pour les femmes reviennent à ma grand-mère qui m'a élevé avec amour et qui m'a comblé de bonheur. J'adore les femmes qui sortent des clichés ordinaires. Des femmes qui savent basculer les tendances sans besoin d'être provocatrices. En apprenant la langue française, j'étais toujours heureux d'en apprendre un peu plus sur le mystère qui entoure la vie de ces femmes.

Par contre, j'ai toujours horreur de la meuf qui passe son temps à parler de ses enfants, de son mari et de son ménage. Si elle change de sujet, soyez sûr, qu'elle est en train de critiquer une autre femme. Les femmes ont cassé les records en devenant de véritables débineuses. Si seulement la femme pouvait oublier ces petites histoires de «l'autre a dit…», «l'autre a fait...» et «l'autre a volé» afin de se consacrer aux vrais problèmes de sa vie et d'éviter de laisser le vide aux hommes qui gèrent son univers. Tantôt, les hommes l'habillent et tantôt, ils la déshabillent. Ils la veulent voilée et d'autres la veulent dévoilée. Entre Maillot et Mollah, la femme n'a pas vraiment le choix. À force de se préoccuper des verbiages du voisinage, elle laisse libre le champ à l'homme. Si l'homme est obsédé par ce qu'il possède entre ses jambes, la femme l’est aussi par son utérus. J'étais autrefois professeur et confronté à ses mauvaises humeurs. Quand un surveillant m'annonçait que la mère d'un de mes élèves m'attendait depuis un moment, c'était toujours un mauvais présage, parce que chaque mère croit qu'elle a mis un génie au monde. Très matinale, elle était bien décidée à défendre son petit prodige à qui j'avais donné une mauvaise note. Avec elle, j'avais toujours tort et son fils avait raison. En Algérie, même la loi est du côté des élèves. D’ailleurs, le directeur ne s'attardait pas à me convoquer dans son bureau pour me culpabiliser. Désarmé devant un pays sous-développé, je n'avais que le choix de modifier les notes de cet élève. En Algérie, seuls les dirigeants et les hauts supérieurs ont le droit de parler et de changer les lois. Professeur, je n'avais que le droit de subir, d'écouter les consignes et d'exécuter les ordres. Certains diront que je suis choquant, mais je ne ferai jamais mieux que la vie et la femme. Pourquoi la mère me culpabilisait-elle d'avoir donné une mauvaise note à son enfant prodige, alors qu’elle s'était autorisée à lui donner la vie, en sachant qu'il lui donne la mort ? Je n'invente pas la vulgarité, ce n'est pas mon fond de commerce. Je l'expose tout simplement. La femme européenne n'est pas tout à fait libre. Elle est encore partagée entre l'avortement et l'enfantement. J'étais surpris d'entendre des Françaises parler du baby blues et de la ménopause !

Je suis né dans les années 70, et j'ai constaté que la femme n'a pas été gâtée. J'ai vu mes sœurs et mes tantes souffrir dans une société qui nous enseignait le silence. Il fallait qu'elles se taisent et attendent leur destin. Je garde le souvenir de mes sœurs endormies avec leur oreiller mouillé par les larmes.

Le problème de la femme orientale et qu'elle doit attendre toute sa vie la venue du prince charmant. Comme en Algérie les hommes sont pauvres et beaucoup sont des chômeurs. Il est difficile pour eux de faire le premier pas et demander la main d'une femme. Le coût du loyer d’un appartement est très élevé. Seuls, les riches peuvent acheter une ou plusieurs maisons. Voilà pourquoi les jeunes femmes acceptent d'être la deuxième femme d'un vieil homme. Ces pauvres femmes n’ont pas le choix. Au lieu de vieillir, elles acceptent de partager un homme avec une autre femme. La polygamie n'est pas une obligation, la femme a le droit de choisir. Mais une femme socialement démunie n'a pas autre alternative. La situation de la femme peut évoluer en mieux, si la situation économique du pays s'améliore. Malheureusement, la vie de la femme et nos vies sont contrôlées par le pouvoir de l'argent.

En France, je suis triste de voir des jeunes femmes étrangères obligées de se marier avec des vieux Blancs : des Chinoises, des Africaines et des Maghrébines qui n'ont que cet amer choix pour avoir leurs papiers. Je me rappelle bien cette femme de l'Europe de l'Ouest, obligée de quitter son époux et d'épouser un vieux Blanc pour ces fameux papiers. Les hommes n'ont pas hésité à l'attaquer et à la traiter de pute. Ils me disaient que la salope avait quitté son mari pour de l'argent et des papiers. Pourtant, ces immigrés ont oublié qu'ils étaient moins honnêtes qu'elle. Eux aussi travaillaient au noir en léchant les bottes du maître blanc. Des hommes qui n'avaient pas le courage de critiquer la femme devant son nouveau mari. En réalité, les hommes français et les Arabes possèdent les mêmes défauts. Ils envient toujours ceux qui sont mieux qu'eux. « Elle l'a épousé pour ses papiers ! » me disait un Maghrébin. Et alors ! Lui aussi a couché avec deux Beurettes avant d'épouser l'une d'elles, puis de divorcer. L'immigré musulman savait qu'il était interdit pour un musulman de vivre en concubinage avec une femme. Comme d'habitude, les hommes se permettent tous les interdits et sans aucune gêne traitent la femme de femme de joie. Et quelle joie ! Une joie amère. Je n'aimerais pas être à la place de la femme à qui les sociétés française et algérienne attribuent une mauvaise réputation.

L'inconcevable est de voir les femmes marcher dans le sentier creusé par l'homme. Comment pourront-elles avancer et évoluer, si elles se dénigrent et en ayant une mauvaise idée d'elles-mêmes ? Ceci est valable pour l'homme européen qui se croit meilleur que l'homme africain. Il ne faut pas se préoccuper des préjugés et surtout ne pas répondre aux insultes. Ce n'est pas le rôle du Français de m'apprendre qui je suis. Ils m'ont lapidé d'insultes sans que je réponde à leur absurdité. Monsieur L, le Breton, avait la manie de me dénigrer devant les Parisiens. Et je n'étais jamais vexé par son insolence. Je sais que je ne viens pas du néant et à quel peuple j'appartiens. Malheureusement, Monsieur L, comme d’autres Parisiens, croit que l'Afrique n’est qu'un immense désert. Est-ce ma faute, si les Français refusent de renouveler leur information sur le monde ? Obsédés par leur nombril, ils croient qu’ils sont les seuls à avoir évolué.

Aujourd'hui, je réponds à ce Parisien d'origine kabyle qui me disait qu'un Français lui avait expliqué que l'Algérie n'était pas un pays arabe. En lui posant une autre question : pourquoi est-ce au français de lui parler de son histoire ? Le Kabyle n'est-il pas assez intelligent pour trouver ses propres réponses ? Quel intérêt a le Français en chuchotant dans l'oreille du Kabyle ? Chaque Français en cache un autre. Un Français peut être un Pied Noir. Ces Pieds Noirs qui n'arrivent pas à oublier qu'ils ont été expulsés de l'Algérie. Rancuniers, ils haïssent les Blédards algériens. Chaque Pied Noir en cache un autre. Ce Pied Noir peut être un juif. Ces juifs commeEnrico Macias, qui veulent revenir vers le pays de leur enfance, alors que nous ne voulons pas d'eux chez nous. Ce n'est pas de l'antisémitisme ! Mais il est encore trop tôt. Que les Français nous laissent savourer notre liberté loin d'eux. Pourquoi dois-je dépendre du Français ? Ne suis-je pas assez intelligent pour labourer ma terre et planter mes propres graines ? Le Français n’est qu'un être humain. Si l’Africain veut se libérer, il doit retrouver sa propre estime et reprendre confiance en lui-même. Le problème des Africains noirs et qu'ils sont très soucieux de ce que Monsieur le Français pense d'eux. Ils sont toujours en train de se bagarrer avec l'homme blanc. Trop complexé par sa couleur, le Parisien noir se déguise. Il aime se pavaner avec un costume et une cravate. Le Parisien noir croit que le civisme réside dans l'habit. Au lieu d'être lui-même, il veut toujours convaincre l'homme blanc qu'il est aussi un moderne que lui. L'homme blanc et l'homme noir sont indissociables, comme deux frères jumeaux. L'un ne peut vivre sans l'autre. Le Français est un individu ordinaire, fini le mythe de l'homme surdoué. D’ailleurs, en posant le pied sur le sol parisien, j'ai constaté la banalité du Parisien et du Français. Ce n'est pas de l'insolence, mais une réalité. Ce sont les Africains qui sont les faibles. S'ils arrêtaient de grignoter et essayaient de penser un peu, pour changer ? Parce que moi, je suis surpris de les voir toujours en train de manger. Les Africains ne se fatiguent jamais de mâcher. Ils ont même ramené avec eux du maïs de l'Afrique qu'ils vendent à la sortie du métro. Ont-ils un estomac à la place du cerveau ? Parce qu'ils devront réfléchir à faire d’autres métiers que celui de danseur, de rappeur ou de footballeur. Enfin, Obama sauve la mise et bouleverse les tendances. Un homme qui a choisi la chaire à la place du Dance floor. Mais Obama n'est pas tout à fait blanc, disent les républicains. Juste pour faire croire que le génie d'Obama réside dans ces gènes blancs. Non, je ne suis pas raciste. Mais plutôt en colère contre les milliers d'Africains de Paris, qui essayent d'imiter les Noirs américains. Les jeunes Noirs marchent en bandes, le corps surchargé de fringues taguées, le cou paré de chaînes en argent et l’oreille percée. Si hier les Africains s'identifiaient à Michael Jackson et Chris, espérons que demain, ils marcheront sur les traces d'Obama.

Et si Obama ne s'était pas levé de son mastaba ? Les Africains marcheraient toute leur vie derrière l'ombre de l'homme blanc. Forcément, la masse a toujours besoin d'un guide pour changer les données. Et libérer les Noirs qui cachent leurs fronts sous les visières de leurs casquettes comme des fugitifs qui fuient le fouet. Ce n'est pas de l'insolence, mais plutôt un ras-le-bol.

La femme ne se libèrera que lorsqu'elle entreprendra ses recherches en répondant à ses propres besoins. Il faut que la femme évolue et cesse de se préoccuper de ces questions boomerangs qui reviennent. Du genre, quelle est la place de la femme dans la société ? La femme est-elle apte à prendre de lourdes responsabilités ? Parfois, il faut savoir ignorer, pour se préoccuper de l'essentiel.

La femme obsédée par son utérus reste l'otage des hommes. L'un la met nue et l'autre la couvre de la tête jusqu'à la cheville. Parce qu'il est son haut couturier et son haut gardien. La pauvre gonzesse, il ne lui reste que le choix de choisir les couleurs de ses tenues. En lui laissant le champ libre, elle devient sa cliente, son objet et la racine de tous ses conflits. Même en France, c'est à l'homme de débattre sur les sujets qui concerne la femme. Pour des machos, ils devront laisser à la femme le soin de discuter sur les sujets intimes qui ne concernent qu'elle. L'avortement, le voile et sa carrière ne concernent qu'elle. Pourquoi venir en France pour débattre sur le port du voile ? Les journalistes français invitent des hommes. La femme n'a-t-elle pas son mot à dire ? Mais que la femme m'excuse, c'est sa faute. Par hasard, j'observais une jeune Parisienne blonde qui venait de rencontrer sa copine. Après les embrassades, chacune s'était mise à examiner les fringues de l'autre. Excusez-moi ! Voulez-vous rester toute votre vie des femmes idiotes ? Arrêtez de vous comporter comme des femmes matérialistes et cessez de vous préoccuper de choses superficielles. Soyez belles ! Soyez élégantes, sans vraiment abuser. C'est le sort de toutes les femmes qui est en jeu, le sort de la femme actuelle et du futur. Je demande juste à ces chères dames de s'intéresser à des sujets importants. Elles savent que leurs filles les copient et les imitent. Est-ce ce frêle héritage que les femmes désirent leur léguer ? Les filles doivent regarder comment leurs copines sont habillées. Personnellement, je ne supporte plus les Parisiennes qui regardent comment je suis habillé.

Vous n'êtes ni salope, ni femme objet. Il est temps de vous engager dans la gérance de votre avenir et de l'avenir de vos filles. «Les femmes dans l'ombre», c'est le petit coin que vous réservent les hommes. Pourquoi ont-ils choisi ce titre ? Est-ce votre destin d'être derrière l'homme tandis qu’ils s'attribuent de beaux titres de films et de beaux rôles ? Que vous reste-t-il ? Rien que la chance d'être des femmes de second rôle.

Il est vrai que l'énigme de la religion est l'obligation de couvrir le corps de la femme. Porter le voile reste toujours la source des polémiques. Les hommes croyants et athées se servent tous de la femme pour justifier leur cause. Dans leur coin, les croyants crient :

– Oh ! Les Occidentaux déshabillent la femme !

Leurs soi-disant opposants se demandent :

– Pourquoi les Orientaux étouffent-ils la femme avec un voile ?

Et qu'a-t-elle à dire, la femme, à ce sujet ? Personne ne se préoccupe de son avis. Elle doit juste obéir. Parce qu'Ève est venue après l'homme, elle doit l'écouter et exécuter ses ordres. Il la veut femme belle, sensuelle, fraîche ! Chaste ! Libertine, soumise… ! Enfin, elle doit suivre ses humeurs et survivre à ses caprices. Rares sont les hommes qui reconnaissent son rôle autant que femme. Ils ont besoin d'elle, pour prouver leur puissance. Sexe faible, elle doit vivre dans leur ombre. Même à Cannes, je remarquais la timide présence de la femme. Seule, Jane Campion se distinguait entre la horde des réalisateurs. Une femme distinguée par son film la Leçon de piano. J'aurais aimé que la femme donne plus de leçons à l'homme. Qu'elle ne se distingue pas en le déshabillant. Pour une fois que la femme se met derrière la caméra ! Au lieu de changer la vision sur la femme, elle désire prendre sa revanche et mettre à nu le mâle.

La sexualité, est-ce un tabou ? En Algérie, il est interdit de parler de la sexualité. Pourtant, depuis que je vis avec les bipèdes bronzés, nous ne parlons en catimini que de ce sujet. De l'adolescence jusqu'à la vieillesse, nous pensons et nous vivons que pour le sexe. La seule différence est qu'en Algérie, ce sujet se traite à voix basse. Je ne peux pas discuter de sexe avec mon père, par respect à lui. L'abstinence est plutôt une forme de respect et non de mutisme. Il est clair que le sexe et la femme restent la source des problèmes entre les croyants et les mécréants. Les uns s'obstinent de parler et ne dévoilent pas leur désir sexuel. Et les autres se distinguent en s’expriment librement de ce sujet brûlant. Même les clandos ont une libido.

En général, les films français ne parlent que de sexe. Tous les scénarios s'écrivent autour d'un lit. La plupart des films français tissent une histoire entre un homme, une femme sur un lit, comme lorsque Jeanne Moreau félicite Madonna et la remercie d'avoir libéré le sexe chez Monsieur Jean-Pierre Foucault. J'étais étonné qu'une grande actrice française dise de telles absurdités, puisque les films français ne parlent que de sexe. Madonna la provocatrice l'a utilisé pour son intérêt, afin de conquérir le monde. Le sexe et la sensualité sont présents depuis la nuit du temps et ne meurent jamais. Actuellement, l'érotisme est une excuse pour vendre beaucoup. Comme les chanteurs occidentaux qui prétendent soutenir le mouvement homosexuel. Pour Hélène Ségara, ce n'est qu'un public de plus. Le rappeur Eminem prétend s'attaquer aux hommes gays et soudain, il devient l'ami d'Elton John.

À mes débuts, mes relations avec l'Occident étaient purement virtuelles. Fasciné par le civisme le calme qu'exprimaient des Occidentaux à travers les débats sur les plateaux de télévision, je croyais qu'avec les Français, je pourrais discuter de tous les thèmes en particulier parler de religion. Je n'ai pas attendu longtemps pour voir ma boîte privée bombardée par les messages d'insultes des internautes français. Contrairement aux émissions de télévision, les internautes anonymes refusaient de discuter de religion en confondant les musulmans avec les moines. Si l'église dispense ses fidèles du mariage, les musulmans sont dans l'obligation de se marier. Ils me parlaient de sexe en croyant que je serais choqué et vexé. Les Occidentaux croient que le sexe est un sujet tabou chez les musulmans. Pourtant, je n'étais pas choqué et parler de sexe est un thème courant chez nous. Sauf qu’au Bled, nous ne focalisons pas sur le sujet d'une façon obsessionnelle et nous ne l’abordons pas d'une façon ouverte. Le tabou est une forme de respect et de modération. Le corps nu de la femme n'est pas exposé librement comme il l’est en Occident.

J'étais surpris de découvrir que les Français croyaient que le sexe était un sujet interdit chez les musulmans et j'étais plus surpris d'apprendre que les Français ne sont pas tous obsédés par lui. Personnellement, j'étais étonné de voir qu'ils avaient une charte de règles à respecter. Les Françaises ne sont pas toutes libertines. Elles possèdent des principes moraux et des limites qui différencient l'homme de l'animal.

Autant les Orientaux devront changer leurs idées sur les Occidentaux, autant les Européens doivent changer leur vision sur nous. Et sur la sexualité, la femme musulmane a son droit et son mot à dire. En Algérie, j'avais déjà entrepris une recherche sur la sexualité dans l'Islam, que j'ai interrompue à cause de ma venue en France. À ma grande surprise, je découvris que nos aînés musulmans parlaient de leur sexualité. La femme se plaignait d'un mari trop absent au lit et qui ne l'avait pas touchée depuis sa nuit de noces. Ce n'est pas le sexe qui est interdit, mais la façon de l'aborder. Pourquoi se demander comment se créent les maniaques sexuelles, alors que tout un rayon et toute une exposition sont réservés à l'érotisme ? Pourquoi se demander comment au 21ème siècle une femme peut être violée, alors que le corps nu des femmes est exposé à chaque recoin ? Ils provoquent et incitent le mal à réagir en se demandant quelle est son origine.

L’Islam ne nous apprend pas à nous taire mais à parler avec pudeur. Le problème en Orient est qu'avec le temps les hommes et les femmes s'éloignent des vrais fondements islamiques. Sans ignorer la rupture qu'avait créé l'invasion coloniale avec notre religion et notre histoire. Parler de sexe n’est ni un sujet tabou, ni notre but dans la vie. Seulement, la femme doit parler à la femme et les hommes n’en discuter qu’entre eux. Le sujet est difficile à aborder entre les membres d'une seule famille, entre une sœur et son frère. Il faut sélectionner des mots appropriés et un langage châtié, loin de la vulgarité, de la provocation et de la perversité. Je ne supportais pas de travailler au marché, à cause des Parisiens qui tenaient rarement un langage modéré en parlant entre eux et en présence de leurs femmes. Les mots baiser, putain, bite, enculé et sauter sa femme revenaient chaque fois. Comment prouvent-ils entretenir une discussion avec un proche en utilisant de pareils mots ? C'est le langage courant, diront-ils ! Ben, il faut le changer. S'il faut humaniser la prison, il faut commencer par la rue. Parce que dans la rue, les Parisiens de tout genre maintiennent un argot très vulgaire et grossier. Je ne généralise pas, mais dans l'ensemble, je préfèrerais me taire que de m'engager dans une discussion. Pourquoi s'étonner que les enfants parlent mal, puisqu'ils ne reproduisent que la vulgarité des grands ? Les jeunes n'ont pas inventé la violence.

Influencé par les idéologies occidentales, je croyais qu'il était bon de se marier un peu tard. Et qu'il était préférable de faire passer sa carrière d’abord, avant de fonder une famille. Étonné, je découvre que les Français se marient très jeunes. Dès qu'ils deviennent majeurs, ils peuvent se marier et même avant. S'ils ne s'unissent pas officiellement, ils vivent en concubinage. Alors qu'adepte du concept «carrière avant mariage», je voulais suivre le modèle de vie occidental en ignorant l'appel de Dieu au mariage précoce ! Aujourd'hui, je découvre stupéfait que les Français répondent à l'appel divin sans qu'ils le sachent. Les Occidentaux vivent en couple depuis leur jeune âge, alors que des ONG occidentales combattent le mariage précoce chez les Africains. Je me sens vraiment trahi par les hommes occidentaux. À Carcassonne, j'étais surpris de voir les jeunes écrivains français déjà mariés. Même à Paris, je croise beaucoup de jeunes Parisiens avec leurs enfants. Ils ne sont pas mariés et pourtant, ils sont parents.

Si l'Occident combat cette forme de mariage précoce en Afrique et déplore ses méfaits sur l’État physique de la femme, dans l’Hexagone, les Françaises se marient toutes jeunes et ont au moins un enfant. J'ai tourné le dos aux préceptes islamiques qui me paraissaient une tradition révolue par rapport à la culture occidentale. En étant un fervent défenseur de l'idée occidentale «carrière avant famille», je voyais d'un mauvais œil tout commandement islamique. J'étais plutôt séduit par le mode de vie des Européens qui mettaient en avance leurs études et leur carrière avant toute liaison conjugale.

Aujourd'hui, j'examine l'évolution des tendances et des mœurs françaises confrontées aux dernières découvertes scientifiques. Et je constate le retour de la femme vers son besoin d'avoir des enfants. Les femmes célèbres n'ont pas peur d'avoir des enfants ou d'en adopter, sans que leur rôle de mère n'ait de mauvaises répercussions sur leur carrière de femme. Un peu tard, je commence à comprendre l'invitation des versets coraniques au mariage. En observant le comportement du petit monde concentré à Paris, je devine l'évolution de son mode de vie. Leur premier mode de vie qui m'a séduit, ne suffit plus aux Français. Aujourd'hui, ils optent pour un retour vers le cocon familial. De ma part, je me sens trahi par eux. Ce qui semblait être le bon mode vie, était en réalité un faux calcul. Au lieu d'écouter Dieu, j'ai choisi de vivre comme un Occidental qui s'est rattrapé et n'a pas peur de s'engager, alors que, j'ai perdu la plus belle partie de ma vie, ma jeunesse. J'aurais mieux fait d'écouter ma religion en m'engageant très tôt dans une relation à deux.

L'influence des Français et des Occidentaux m'a fait commettre deux erreurs :

  • la première : j'ai renié l'Algérie par amour pour la France. Séduit par ce pays moderne et civilisé, je refusais de vivre dans un pays du Tiers-Monde. Malheureusement en arrivant, je découvre que ce pays n'est pas aussi moderne qu'ils prétendent. Le Parisien n'a rien d'un homme supérieur et je n'ai rien d'un arriéré ;
  • la deuxième : j'ai ignoré les commandements de ma religion, parce que le mode de vie occidental me paraissait le plus adapté à notre époque. À Paris, je découvre que le comportement du Parisien n'est pas loin du mien. Il ne me surprend pas avec son civisme et ses codes de conduite, puisque ma religion m'a bien élevé. La seule différence entre lui et moi est que je ne sais pas manger avec la fourchette et le couteau.

Devenu un vieux jeu, je découvre amèrement ces jeunes parents parisiens avec un ou deux enfants.

Les médecins français aujourd'hui recommandent aux femmes d'avoir des enfants avant 30 ans. Bizarre, l'Islam recommande depuis des siècles le mariage précoce pour ces raisons mêmes de santé. Les chances d'avoir un enfant diminuent en vieillissant.

Pourquoi l'Islam encourage-t-il le mariage précoce ? Dans un sondage paru au journal Métro, les femmes préfèrent arriver à la trentaine pour avoir des enfants, alors que je privilégiais ma carrière avant les enfants. Étonné, je découvre que les Français n'épargnent pas leur instinct paternel. Trentenaire, je suis conscient d'avoir perdu mon temps. J'ai appris aussi une autre vérité : le temps passe très vite. Si les Occidentaux dégustent la vie dès leur 18 ans, c'est par un acquis de conscience. Le jeune Parisien, durant toutes ces années de paix, a eu le temps d'apprendre d'améliorer son mode de vie, alors que l’Algérien que je suis, commence à peine à apprendre comment marcher. Je déplore tristement toutes mes années perdues. Personne ne m'a prévenu de la courte durée de notre vie. Et si même ils m'avaient prévenu, têtu, j’aurais refusé de voir. J'étais aveuglé par la civilisation française. Aujourd'hui, échaudé, je découvre que la plupart des Parisiens que j'avais questionnés avaient au moins un grand enfant.

Malheureusement, la vie ne se vit pas seulement. Elle doit se planifier et nous devons programmer nos vies. La vie est courte et le Coran l'annonce. Les Français déjà libres étaient au courant que la vie doit être programmée. Voilà pourquoi ils aiment profiter de la vie et de courir dans tous les sens. Aujourd'hui, il ne suffit pas de profiter de la vie, il faut l'exploiter. Pour la femme les dernières études françaises montrent qu'une jeune femme a plus de chance d'avoir un enfant qu'une femme quadragénaire. Ces femmes qui repoussent leur désir d'enfanter rencontrent des difficultés à être enceintes demain. Si l'Islam préconise le mariage précoce, c'est parce que la religion se base sur des données scientifiques. C'est cet Islam que j'aime, un Islam qui possède une avancée scientifique. Finis les interdits stériles et œuvrons pour découvrir la raison des interdits. L'Islam prohibe le mariage, parce que l'homme est une créature sociale. Les Français font un retour vers la source, vers ce petit noyau familial. Nous sommes dans une société matérialiste et l'individualisme prime sur l'aspect social de la société. Par acquit de conscience et par intérêt, l'homme essaie de construire sa petite famille. Une femme et des enfants sont des repères pour chaque homme. Pas besoin de chercher son bonheur ailleurs, il est là, tout prêt. Je sais de quoi je parle ! Comme un pauvre con, j'ai quitté toute ma famille pour venir en France. Et me voilà réduit à la clandestinité. À mon âge, n'est ce pas trop tard pour jouer au hors-la-loi ? Mon bonheur était sûrement là-bas au Bled. Franchement qu'est ce qui m'a pris de suivre le Français ? J'ai suivi ses mœurs occidentales en mettant mon avenir professionnel avant ma vie sociale. J'ai fait une erreur de calcul, puisque quoique les Français se disent célibataires, ils ont des copines, chaque Parisien a une copine, une compagne dans sa vie. Le Parisien est conscient de l'intérêt de vivre à deux. Tout seul, il est difficile de survivre à l'individualisme. Si j'écoutais Monsieur Hortefeux, je devrais rentrer chez nous. Mais je ne peux pas faire machine arrière. Parce que je ne peux pas rattraper le temps perdu. Les politiciens français se moquent de savoir que le clandestin est un être humain. En marchant dans les pas du Français, je me suis égaré. Parce qu'il ne m'a pas tout avoué sur sa réalité. Mon Dieu ! Je suis très en colère contre le Français. Parce qu'il perpétue à nouveau son gâchis. Même sur l'Internet, le Français mentait sur son profil. Il se disait célibataire ! Sans souligner qu'il avait des enfants. Toujours méfiant, le Français garde une part de sa vie en secret. De plus, de me cachait qu'il était pauvre, il me cachait qu'il avait un enfant.

L'Islam encourage l'allaitement, alors que beaucoup de femmes refusent de donner le sein. Par hasard, je découvre, en suivant l'émission On est que des parents, que les médecins conseillent les nouvelles mères à donner le sein. Pour tous les bienfaits que procure le lait de la maman et qui renforce le système humanitaire de l'enfant. J'apprends aussi grâce à cette émission que l'allaitement est aussi un moyen de contraception. Malheureusement, les femmes orientales veulent entendre la sainte vérité par la bouche d'un docteur, au lieu de l'entendre de la bouche d'un imam et d'un prophète. Un peu tard, je constate que l'Islam n'est pas une religion révolue.

L'Islam privilégie le mariage et d'avoir un cocon familial. Aujourd'hui, la plupart des stars sont conscientes du rôle de la famille et de ce besoin d'avoir des gens sur qui nous pouvons compter.

Où est donc l'anomalie ? Pas dans le mariage précoce. Mais dans la cervelle de nos jeunes nuls. Le grand problème des jeunes est qu'ils sont inconscients et surtout ignorants. Ils fuient le mariage, car la mémoire collective n’évoque que les mauvais clichés des liaisons conjugales. Jeunes, ils veulent profiter de la vie et échapper aux responsabilités. Ils ne veulent surtout pas ressembler à leurs parents. L’image d'un couple en crise, d'un père épuisé et d'une mère abusée les hantent. Mais ce n'est pas le mariage et ses responsabilités qui ont épuisé leurs parents. Des parents qui ont sacrifié leur vie pour le bonheur de leurs enfants.

Ce n'est pas le mariage qu'il faut cibler mais notre conception de la vie. Au lieu de fuir le mariage, il faut améliorer les conditions sociales et conditionner la vie à devenir facile à vivre. Ce n'est pas le mariage qui épuisait nos parents, mais plutôt leurs conditions de vie. Ils menaient un train de vie très dur. Et contrairement aux idées reçues, la pauvreté n'exclut pas le bonheur. J'étais pauvre et il nous arrivait d'avoir des bouffés de joie et des éclats de rire. Notre précarité ne nous dérange que lorsqu'elle est comparée à la fortune des autres. Sinon, il n’y a pas de honte a être un pauvre type. Les jeunes excluent le mariage parce qu'ils ne trouvent pas des aides financières pour avoir un travail et un foyer. Déjà, les études scolaires nous prennent la première partie de notre vie.

La peur des jeunes se dissipera quand les politiciens occidentaux respecteront leur engagement envers eux. Comment veulent-ils que les jeunes s'engagent dans une relation, si les gouvernements ne respectent pas les règles du pacte ? J'espère que le projet de Fadila Amara pour la banlieue sera une réussite. Il est impossible à un jeune Français de penser au mariage devant la crise que traverse la France. Le mariage est une bénédiction, si les conditions de vie sont révisées. Tant que nous n’améliorons pas les conditions de vie des jeunes, il est impossible d'espérer un changement des mœurs.

Dommage ! Dommage que la société ne soit pas conditionnée à l'égard des ambitions des jeunes souvent freinées par leurs aînés. Si les hommes se marient jeunes, ils pourront calmer leur ardeur et satisfaire leurs pulsions sexuelles. Ce qui se passe en France et en Algérie, est l'histoire de Sex and city : des femmes paumées qui cherchent à trouver l'amour et à fonder un foyer. Le désir sexuel est présent chez le croyant et le non-croyant, un appel qu'il faut satisfaire.

L'histoire de l'homme et de la femme est une histoire très compliquée. Et surtout une histoire variée, ambivalente et riche par ses méandres. Voilà, pourquoi l'histoire des couples et des conflits familiaux nourrira toujours le cinéma mondial. Puisqu'il y a toujours un truc à dire et une histoire à tirer de l'ombre des relations conjugales et extraconjugales. Il y a toujours un rebondissement dans l'affaire d'Adam et d'Ève. Après ce lot inconsidéré de récits sur eux, que pouvons-nous en dire encore ? Nous croyons que tout a été dit, et pourtant l'encre coule toujours à leur sujet.

Si l’État peut comprendre ses citoyens et cibler leurs besoins, nous n'aurons plus besoin d'aller chez un psychiatre, ni d'aller chez un prêtre pour confesser ses péchés et aucune personne n'ira pleurnicher chez Delarue, car nous n’aurons plus de problèmes psychiques, sentimentaux et sociaux. Si les hommes et les femmes se marient dès leur jeune âge, l'homme n'aura pas besoin d'aller voir la prostituée et la femme n'aura pas besoin d'aller voir ailleurs.

Nous savons qu'il est impossible d'imaginer un monde parfait. Il y aura toujours des conflits familiaux, des trahisons dans les couples, des divorces et des échecs. Mais l'essentiel est de réduire les problèmes sociaux en sauvant le maximum de couples et surtout en les conditionnant à réussir leur vie de couple. Aujourd'hui, nous devons sensibiliser, éduquer et préparer les jeunes à gérer leur vie. J’aimerais tant que l'école et l'université abordent le sujet du mariage. Surtout en orientant les jeunes à devenir conscients que la vie se prépare dès leur jeune âge, en leur apprenant que le mariage possède plus d'avantages que d'inconvénients. Le mariage est un partage et surtout un respect envers l'autre. Si nous réussissons à conditionner nos mœurs et notre mode de vie, nous pouvons espérer voir tous nos problèmes disparaître et voir les Terriens vivre le plein bonheur sans conflit, sans querelle et sans guerre. Les premiers qui souffriront de notre bonheur seront le journaliste, l’écrivain et le politicien, parce que ces professionnels vivent des malheurs des autres. Le bonheur ne suffit pas à ces hommes, qui aiment profiter de chaque plaie, de chaque plainte, de chaque cri et de chaque crise. Le journaliste ne résistera pas devant un monde en paix, lui qui a besoin de choquer et de traumatiser le public afin de l'attirer. L'écrivain n’existera plus sans les vieux thèmes qui ont fait le succès de ses œuvres littéraires. Actuellement, les pièces théâtrales françaises abordent les mêmes vieux thèmes : l'adultère et les liaisons dangereuses. Imaginons que demain l'amour triomphe. La haine ne fera plus partie du menu du jour de l'écrivain. Maître de son art, que fera-t-il pour séduire ses lecteurs ? Il n’y aura plus de jalousie, de trahison et de complot. S'il vend mieux ses œuvres, c'est parce que l'auteur s'inspire des histoires réelles que d'autres ont vécues. N'exploite-t-il pas le sujet de ma clandestinité ? Étonné, je m'interrogeais sur la raison qui poussait les Parisiens à lire énormément. Pour certains, la lecture est une passion, une habitude qui fait partie de leur culture et pour d'autres, c'est un moyen d'échapper à la réalité. Dans une société fracturée et dominée par le communautarisme et l'individualisme, chaque lecteur cherche dans la fiction un univers propre à lui-même. Dominé par ses hauts supérieurs et le système, il trouve enfin dans la lecture son droit de choisir les livres qu'il aime, alors que dans la télévision, tout nous est imposé. Et rien ne sert de zapper, puisque les programmes se ressemblent. Le livre est un objet que lecteur peut contrôler, jeter, ou garder pour l'offrir à un ami.

Les écrivains profitent des malheurs des gens pour écrire. Un auteur qui écrit sur les les Demoiselles d'Avignon ne désire qu'ancrer l'existence du bordel dans la culture et la mémoire collective. L'écrivain nous invite et nous habitue à ces lieux parce qu'il est peut-être un des clients. La prostituée est toujours l'héroïne de nombreux livres occidentaux. Il écrit sur l'adultère avec humour pour conserver ce péché, le banaliser et le naturaliser. Pourquoi l'écrivain a-t-il besoin de scandale et de choquer l'opinion publique ? Picasso, qui aimait peindre des femmes nues, se préoccupait-il du sort des damoiselles violées ? Si demain l'homme est conditionné à ne plus commettre des erreurs et des délits, les journalistes n'auront plus de mauvaises nouvelles à nous annoncer. Durant ma deuxième année de clandestinité, j'étais heureux de regarder le programme de Télé Matin de William Leymergie. Mais cette année, je commence à m'ennuyer. Surtout à cause d'Olivier Gallzi qui ne tarde jamais à m'annoncer des mauvaises nouvelles. Monsieur Olivier Gallzi est-il obligé de me traumatiser à 7 heures du matin ? Personnellement, je gagne quoi en apprenant qu'une femme est morte à cause d'un crime passionnel ? Où qu'une mère avait succombé à ses blessures, alors que son enfant a survécu ? Pourquoi les journalistes français aiment-ils me mettre de mauvaise humeur ? Veulent-ils nous informer ou nous déprimer ? N’y a-t-il pas des bonnes nouvelles dans ce bas monde ? Olivier Gallzi n'est qu'un échantillon vivant de ces journalistes formés pour nous déprimer. L'impressionnant est de les voir se bousculer, juste pour être les premiers à diffuser l'information. Et quelle information ?

J'espère que Monsieur Olivier Gallzi et ses amis arrêteront de se demander pourquoi les enfants sont dépressifs. À force d'être déprimés, les jeunes ont l'impression d'être encerclés par le chaos. Je propose à Monsieur Nathanaël de Rincquesen d'annoncer les mauvaises nouvelles après 10 heures du matin. Enfin, après que j’ai bu mon café tranquillement. Honnêtement, les journalistes ont l'art de me couper l'appétit.

La France est championne en matière de crimes passionnels. Je crois qu'il est difficile d'enseigner la fidélité dans une société qui confond liberté avec libertinage. Vous ne pouvez être un homme moderne sans vous défaire de vos péchés capitaux. Tous nos problèmes résident dans nos mentalités et notre façon de concevoir le monde. Il faut faire un travail sur soi, si nous voulons sauver le monde. Nous pouvons devenir prévoyants en canalisant nos efforts sur le citoyen dès son jeune âge. Si les arts martiaux s'apprennent dès l'enfance, la discipline l'est aussi. Je refuse de confisquer la liberté des jeunes et faire d'eux des robots. Personnellement, j'aspire à une nouvelle Ère où l'enfant restera conscient que sa vie et son avenir se préparent depuis le début. Je veux faire de l'enfant un citoyen avisé en lui évitant les mésaventures de ses aînés et en lui expliquant les risques de la vie. J'inviterai l'enfant à s'intéresser à la politique et à la gérance de son pays. L'enfant doit apprendre et planifier sa vie, malgré les contraintes et les aléas de la vie. Et je mise sur l'école pour faire de l'élève un enfant actif à trouver des solutions pour son univers.

Certes, ce que je prévois existe déjà en France. Le lycéen et l'étudiant universitaire sont très préoccupés par leur avenir. Ils ne sont plus seulement des figurants, ils participent politiquement.

Parlons de la prostitution. Je me demandais pourquoi certaines femmes françaises toléraient que d'autres femmes vendent leur corps. Je suis révolté qu'une femme soit réduite à un objet sexuel. Je les ai croisées à Mostaganem. Et je les croise à Paris, des filles de joie blondes dans de petites camionnettes.

En observant la Parisienne, je crois deviner la raison de ce consentement féminin. Même si la Parisienne a obtenu sa liberté en se débarrassant de son corset et de son chignon, elle n'est pas aussi libre avec sa coupe carrée, comme les Français veulent le prétendre. Si la Parisienne s'est débarrassée de sa guêpière, elle n'est pas tout à fait libre. Durant deux ans, je l'ai observée et je n'ai aucun doute. La Parisienne a peur de certaines choses :

de vieillir et l'apparition d'une éventuelle ride ;

  • de grossir et de se trouver avec des kilos en trop ;
  • d'être confrontée à une rivale qui viendra lui piquer son mec.

La femme française est prisonnière de son besoin de garder son bien et sa belle ligne. Certainement, elle niera cette évidence et se révélera libertine en fredonnant ce refrain : I Don't Need Any Man. Elle n'hésitera pas à dire que c'est pour son bien-être. Mais qui pourra la croire ? De lifting en lifting, elle change complètement son visage. Elle doit supporter des régimes draconiens et passer sous le scalpel pour être en vogue. Mon Dieu ! La femme actuelle a vraiment de la patience et de l'endurance. En réalité, elle ne s'est pas totalement libérée. Son bonheur dépend aussi de la balance et de son bonhomme. La Parisienne doit toujours se peser et pour un gramme de plus, elle fait une dépression. Anna Carolina et Isabelle Caro représentent l'extrême volonté de la femme moderne à maigrir. En Europe, les femmes se gaussent des grosses femmes.

Si la femme quitte son homme, elle le quitte pour un autre. Elle peut renoncer à tout, même à ses enfants pour retrouver l'amour. La femme peut tout tolérer, mais ne supporte pas que son homme la délaisse pour une autre. Donc, au lieu de le voir partir avec une autre, elle le laisse voir une prostituée. La femme ne donne pas son consentement total, mais elle le tolère. Avec la prostituée, c'est une affaire d'un coup ; avec une autre c'est le risque de le perdre à jamais. C'est à peu près le raisonnement d'une mère à l'égard de son fils.

– Il fume une cigarette, c'est mieux qu'un joint !

Je ne veux pas être injuste envers certains Françaises, qui se battent contre la prostitution. C'est un combat difficile, puisqu'elle doivent se battre contre les mœurs de leurs propres cultures, une culture façonnée par les hommes. Un autre sujet laisse les femmes indifférentes vis-à-vis des prostitués : les femmes ne sont pas solidaires entre elles. Voir une présidente à la tête de la France est un rêve qui ne verra jamais le jour. Les Françaises sont purement jalouses, elles envient le tailleur et la grande maison de Ségolène. Je suis désespéré et déprimé par leur manque d'enthousiasme. Ces femmes acceptent des prostituées et refusent une présidente. Elles font triompher l'homme et se plaignent du machisme. Dans un reportage après la réussite de Monsieur Sarkozy au deuxième tour, j'étais surpris et choqué par le raisonnement d'une Française âgée. Selon elle, ce n'était pas le rôle d'une femme de présider le pays…parce que la maison a besoin d'un homme pour chef.

Existe-il en France des femmes qui pensent ainsi ? Je suis toujours surpris par l’étroitesse intellectuelle de certains Français et Parisiens. L'évolution ne les concerne-t-elle pas tous ? Une maison est gérée par les deux, la femme et l'homme. Coude à coude et sans privilégier l'un ou l'autre. Chez les musulmans voir une femme à la tête d'un pays est considéré comme un signe de la fin du monde. Benazir Bhutto était menacée parce qu'elle défiait Dieu. Mais si Ségolène était élue, elle ne serait pas la seule gérante du pays. Aucun Président ne gère son pays à sa guise. Dans l'Islam, il existe une assemblée consultative islamique. Le chef d’État dans l'Islam a pour obligation de prendre l'avis des autres chefs et surtout du peuple. Malheureusement, aucun gouvernement arabe ne consulte l'opinion publique et chaque Président fait à sa tête. J'ai suivi les votes en France et l'implication du peuple dans le choix du vote de son Président est une des règles fondamentales dans l'Islam.

La démocratie est fragile, pour exister il faut lui préparer le terrain. Tel est le cas de la situation de la femme, elle dispose d'un rang secondaire. L'insupportable est que la femme est juste un prétexte pour l'Iran pour attaquer l'Amérique et de l'Amérique pour critiquer la Perse. La femme restera un ballon entre les pieds des hommes, tant que les femmes ne s'uniront pas dans leur combat. Je ne vois aucune différence entre le combat de la femme orientale et celui de la femme occidentale.

J’aimerais traiter un sujet qui revient toujours et que les Occidentaux aiment l'exploiter et le manipuler : celui de l'image de la femme orientale soumise à l'homme. Un soir, au Monoprix, je découvre par hasard le livre de Noah Sharif intitulé Dévoilée. Je le feuillette, je lis quelques lignes et je le remets à sa place. Je mène ma petite enquête sur l'écrivaine et je découvre que c'est une histoire de famille. Noah Sharif est la fille de Samia Sharif, l'auteur du livre le Voile de la peur. Je visite le blog de la mère et j'écoute son interview sur une chaîne canadienne. Sûrement les deux livres parlent de la maltraitance de la femme algérienne. Malheureusement, les Français ne lèvent le voile que sur les sévices commis par les terroristes et les musulmans sur la femme. Ils aiment aborder ce sujet, afin de faire oublier l'horreur qu'a vécue la femme algérienne durant l'occupation française. Plus d'un siècle d'occupation, durant lequel les femmes algériennes étaient victimes de la tyrannie française. Je ne prétends pas que l'écrivaine Samia Sharif n'a pas souffert, puisque j'ai partagé les souffrances de mes sœurs, de mes tantes et de mes voisines. Ce qui est gênant, c'est le besoin des Occidentaux d'exploiter nos malheurs et de déformer l'image de l'homme oriental. D'un autre côté, il faut que les écrivains africains arrêtent de profiter de leurs propres souffrances et de se servir de leur blessure de guerre afin d'accéder au luxe occidental. Le phénomène dépasse aujourd'hui les élites, puisque chaque Africain demande l'asile politique sous prétexte que sa vie est en danger. Les Africains se plaignent en France, pour s'offrir les fameux papiers. Comme si les Français ne souffraient pas ! Pour les Occidentaux, toutes les raisons sont bonnes pour noircir l'image des musulmans. La femme algérienne ne souffre pas du port du voile, elle souffre aussi des séquelles de son histoire. Une histoire, une tragédie que des étrangers ont participé à peaufiner.

Soyons honnêtes et débattons d'une façon claire sur le parcours de la femme algérienne et africaine en général. La femme africaine n'a pas séché ses larmes pour se retrouver à nouveau confrontée à des guerres intérieures. Donc, ce n'est pas une raison pour en profiter. À Paris, j'ai compris que la menace existait vraiment ! L'Algérie est ciblée par beaucoup de pays voisins et étrangers. La preuve : chaque fois qu'un Kabyle algérien enragé critique mes origines orientales, je découvre que, dans son ombre, un Français attise ses rancunes. Que cherche le Français en chuchotant aux oreilles des Kabyles algériens ? Répandre la zizanie entre les Blédards. Je ne suis pas étonné, puisqu’en cherchent la signification du mot « Zouave », j’ai découvert que le général Clauzel a recruté parmi les Kabyles Zouaouas, «des Bataillons Indigènes » qui devenaient les Zouaves. J'ai l'impression que l'histoire nous rattrape. Ces mêmes Français nous invitent à parler leur langue au nom de la francophonie et du passé commun. Ils jouent un double jeu en se rappelant que les Kabyles ont la mémoire courte, puisque Lalla Fattma N’Soumer a combattu aux côtés des Arabes contre l’occupant français.

Lorsque les photos de Rania al-Baz, la femme saoudienne battue à mort par son époux ont été publiées, tout le monde Occidental s'est penché sur son cas. Et le sujet est devenu une matière première à épuiser et un moyen de faire revenir à la surface «la situation de la femme musulmane». Il n'a pas suffi de faire de nous des terroristes et des kamikazes, les Arabes sont devenus des bourreaux. Si nous ne sommes pas des polygames, nous sommes des hommes violents. Tout le monde veut un scoop et profiter des malheurs des autres. Même Oprah Gail Winfrey était une des journalistes à tirer le scoop de l'histoire. Et à la fin, Rania al-Baz est devenue l'histoire de toutes les femmes musulmanes et l’Orient est le continent où la femme est opprimée par les hommes. Oprah a-t-elle oublié à qui elle devait sa réussite ? Contrairement à Whitney Houston, Oprah, dans la griserie de son succès, a oublié qu'elle devait sa réussite au combat des femmes noires. Des femmes traitées de «négresses» et maltraitées par les Américains. C'est dingue ! Les GI distinguent les hommes par la couleur de leur peau et osent nous montrer du doigt. Comment peuvent-ils parler de démocratie alors que le fléau du racisme existe encore chez eux ? Il faut juste regarder la chaîne MTV pour se rendre compte. Dans l'émission Mon incroyable anniversaire, les jeunes Noirs invitent à la fête leurs amis noirs et les Blancs invitent les Blancs. Plus que de l'animosité envers les Américains, j’en ai marre de les entendre nous traiter de terroristes. À mes yeux, la couleur noire n'a jamais été un trait d'infériorité. Les Occidentaux devront parler à Oprah de l'histoire de Marie Trintignant. C'est le sort d'une actrice, une femme libre dans un pays libre. Et pourtant, la femme est morte sous les coups de poing de Cantat. Une femme victime d'un désir noir, sous une peau blanche. Sur une affiche, j'apprends que Paris s'offre le plaisir d'exposer les œuvres de Camille Claudel. Je me documente sur la vie de cette artiste et je suis surpris par la triste fin de cette femme. Enfin, pas vraiment choqué puisque rarement l'Europe réserve une fin douce aux femmes. Camille Claudel a vécu dans l'ombre de Rodin et la voilà exposée dans un musée qui porte le nom de cet artiste. Je suis surpris que le sort de cette femme n'ait choqué aucun Français. Simone de Beauvoir, une autre femme dont j'ignorais l’existence, s’est révélée à moi grâce au film qui lui était dédié, où j'ai appris un peu de sa vie. Encore une femme ditons libre, mais à quel prix ! Oublier Rodin ? est le titre de la récente exposition dédié à Rodin.

            Jusqu'à quand, allons-nous nous entretuer ? L’Orient contre l'Occident et vice versa. Je veux juste souligner qu'il faut arrêter d'attiser les tensions et de raviver les haines. Le combat de la femme est le combat de toutes les femmes. Sans aucune distinction, la femme est toujours la proie de l'homme et surtout la proie de ses propres faiblesses. L'homme n'est pas son ennemi. Seulement, il est très égoïste et très dominant. À plusieurs reprises, j'ai vu des Parisiennes désemparées devant leurs hommes. J'ai assisté à des querelles conjugales où le Parisien dénigrait vraiment son épouse. Bizarrement, les journalistes français ne parlent jamais des femmes blanches soumises à leurs époux. Leur seule préoccupation est de publier les derniers sondages sur la violence contre la femme à Saint-Denis et en Afrique. Comme si à Paris, la femme ne subissait pas de violence.

Parlons de cette fameuse soumission de la femme orientale. La soumission dépend aussi du caractère de la femme. J'ai vécu plus de trente ans en Algérie et je ne prétends pas que la femme algérienne profite d'une belle situation. J'étais le témoin de la souffrance de mes sœurs, de mes tantes et de mes cousines. Mais n'oublions pas que l'Algérie est un pays qui se construit petit à petit. Je connais énormément d'Algériennes qui étaient des femmes dominantes. J'ai travaillé avec des Algériennes voilées qui étaient des femmes très épanouies. Des femmes qui étaient mariées respectueusement à des musulmans. Pourquoi les Français cherchent-ils à sauver l'image de la femme française aux dépens de la femme algérienne ? J'ai constaté durant deux ans à Paris l'idée que se font les hommes sur les femmes. Je me rappelle très bien ce jeune Parisien, bien habillé qui parlait à une femme au téléphone. La première phrase qu'il a prononcée était : « Tu es où, salope ? » J'étais choqué par le langage de ce jeune homme moderne. Monsieur L traite toutes les femmes «de salopes» et «de sale putes». Et en véhiculant toujours une belle image de lui-même, qu'il est propre, respectueux et civilisé.

Si nous avons de fausses idées sur les Occidentaux, ils ont aussi de mauvaises visions sur les Africains. L'histoire a toujours de mauvaises et de bonnes répercussions sur notre présent et notre avenir. Pour décrypter la mentalité occidentale, il faut revenir à son passé. Les Occidentaux étouffés par les anciens régimes monarchiques et l'église, se retrouvent plongés dans deux guerres. La fin du chaos, annonce le commencement d'une nouvelle Ère. Les années 60 marquent le ras-le bol des Français et le commencement d'une quête vers la liberté en brisant les tabous et les interdits. La Révolution rime parfois avec l'autonomie, la liberté sexuelle et l'égalité des sexes. Les films français la Boum et Emmanuelle, et le film américain Grease œuvrent dans ce besoin de libérer les mœurs et de faire la fête. La nouvelle génération française refuse de vivre l'horreur qu'avait vécu l'ancienne et réclame plus de liberté et d'indépendance. L'échec des parents les a poussés à avoir peur du mariage et de ses responsabilités. Face à la compétitivité des entreprises commerciales, le jeune Français était obligé de s'investir dans une vie professionnelle. Et de ce fait, les Occidentaux sont devenus réputés pour faire passer leur carrière avant tout. En examinant le parcours du Français, je découvre qu'il n'a cessé de se battre pour avoir sa liberté. Il s'est battu contre les rois, les évêques, les nazis et les spéculateurs.

Je crois que l'individualisme n'est pas un choix volontaire chez le Français. Ce que je croyais être de l'indifférence et de la méfiance chez lui, en réalité, était une réponse à la force des agressions collectives collectées au passé et au présent. Autant le Français m'a influencé autant il a été influencé. Mon erreur en tant qu'Africain est de croire qu'il a atteint la phase finale de son évolution, alors que le Français continue toujours de muter, de s'interroger et de se chercher. Durant mes trois années passées en France, il n’y a pas un jour qui passe sans qu'on annonce une mauvaise nouvelle. Au-dessus de sa volonté, le Français est obligé de se réveiller chaque matin avec l'annonce d'une nouvelle affaire de meurtre. J'ai l'impression qu'il y a une volonté de le détruire moralement.

Autant le Français était privé de sa liberté, autant il se veut libre. Les Français veulent tellement profiter de leur courte vie, qu'ils l'épuisent dans de perpétuels voyages. D'aventures en aventures, les Français œuvrent à voyager à travers le monde. Sans chaîne et sans lien, les Français refusent d'avoir des enfants. Sans aucun enfant à sa charge, ils peuvent facilement faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Ce libertinage ne paraît pas un choix, mais une bouffée d'oxygène. Choisir son mode de vie est plutôt une cause qu’un effet. En premier, j'avais l'impression que les Beurettes avaient délibérément choisi de renier leur religion, alors que leur refus était une réponse à la violence qui avait marqué leurs mères. Malheureusement, aucune Beurette n'a ouvert un livre de religion pour faire son opinion personnelle. Chacune réagit par rapport à l'histoire de sa mère. Si les maltraitances des femmes orientales sont devenues un prétexte pour les jeunes Beurettes de tourner le dos à la religion, d'autres Beurettes portent très bien le voile. Il est très facile de condamner les gens par rapport à un fagot d'histoires.

Les Français veulent faire de grandes études, pour fuir les métiers difficiles de leurs parents. Enfin, rien de nouveau, puisque aujourd'hui les jeunes Algériens œuvrent dans cette voie. La différence entre un jeune Algérien et le Français, est que l’Algérien ne fuit pas le mariage. Il est demandeur, puisque chez les Algériens l'envie de voyager à travers le monde n'a pas encore effleuré leur esprit. Si le jeune Français renie la religion, le jeune Algérien tente de se ranger dans cette voie. En Orient, les Algériens mettent en cause l'homme, alors que les Occidentaux accusent la religion et certains hommes. Le jeune Algérien se marie suivant des rites religieux, le jeune Français se marie suivant son instinct et ses mœurs. N'oublions pas l'appel de Le Pen aux Français blancs de multiplier le nombre des naissances. Les conditions de vie changent et les mentalités suivent, les jeunes Français n'ont pas peur d'avoir des enfants devant l'invasion des immigrés. La France vit une course accélérée entre les Français et les étrangers. Et chacun veut s'enraciner dans ce pays. Je ne sais pas si pouvons-nous parler d'évolution ? Le Français a changé sans changer tout à fait son comportement. Ce changement est parfois le fruit de l'évolution et de la dégradation des conditions de sa vie. Si certains Français changent leur comportement pour leur bien-être, d'autres sont obligés de renoncer à un certain luxe par obligation. Je comprends maintenant que l'évolution ne concerne pas tous les Français et pas tous les Occidentaux. Ce n'est pas une évolution intelligente délibérément programmée, certains Français sont obligés de suivre les autres. En tant que clandestin, j'ai côtoyé cette souche de Français. Ils sont normaux, pas trop surdoués et pas vraiment évolués. Ils ne sont pas ni des élites, ni la crème des Français.

Que devrais-je penser des femmes infanticides ? Malheureusement, les femmes occidentales sont encore victimes de cette peur de l'enfantement. Je ne la juge pas, je l'observe. La société française traîne encore ses anciennes peurs : la peur du luxe, de la religion et des responsabilités parentales. Quelques Françaises ont du mal à se défaire du passé, et ont peur de vieillir et de passer à côté de la vie. Les mères tuent leurs enfants pour sauver leur carrière et leur indépendance. La peur d'assumer ses responsabilités parentales est un faux fantôme qui hante encore les femmes qui croient que la femme moderne signifie une femme libre et indépendante. L'infanticide collectif exprime un malaise général chez les femmes occidentales, qui se sacrifient en voulant fuir l'image de la femme au foyer attribuée par l'homme. Au lieu de lutter contre la domination masculine, elles renoncent à donner la vie. Au gré d'un homme égoïste, la jeune fille refuse d'enfanter. Et quand elle décide de tomber enceinte, elle n'y arrive pas. Elle est trop vieille pour avoir un enfant.

Dans mon Ère conditionnée, il faut être prévoyant. Les femmes seront des femmes conscientes que rien n'est plus beau que de donner de la vie. Les actrices aujourd'hui, œuvrent toutes à avoir des enfants. La femme prévoyante doit comprendre que la solution est simple, il faut changer sa vision sur le monde. Il faut équilibrer entre sa carrière et sa vie de mère. Les femmes infanticides représentent les brebis égarées de Mai 68.

Actuellement, les Français font un retour vers la famille. Et beaucoup désirent fonder une famille et avoir de nombreux enfants. Car les voyages et les fêtes ne les protègeront plus de la solitude. Rien ne dure éternellement et chaque voyageur est contraint de s'installer dans un coin. Un jour, nous nous réveillons avec le visage ridé et les cheveux gris, en découvrant que lorsque nous passions notre vie à voyager, nos amis construisaient un petit foyer. À quoi bon avoir un album photos et des histoires comme celles du voyageur Ibn Batouta, si nous ne trouvons personne à qui les raconter ?

J'ai croisé ce problème en l'an 2001. J'ai passé ma vie à rêver d'aller en France et je suis parvenu cette année-là. Mais mon séjour à Toulouse n'a duré que huit jours. Après mon retour au Bled, j'ai découvert que tous mes amis, la nuit tombée, se pressaient de rentrer chez eux. Chaque Blédard était marié, alors que j'étais lié à un mythe occidental, alors que je m'investissais dans un songe, mes amis s'investissaient dans des projets réels. Tandis que je voulais partir vers l'inconnu, mes amis s'enracinaient au pays. Ils rentraient chez eux en pressant le pas, tandis qu'à 31 ans j'habitais encore chez mes parents. J'ai failli devenir fou après mon retour brusqué de France. Je me suis réveillé en sachant que je n'avais plus 20 ans. Très choqué, je n'oublierai jamais mon court passage par Toulouse. En peu de jours, j'ai découvert la différence entre la réalité et l'illusion. En peu de jours, j'ai accumulé une immense haine contre mes proches toulousains. Mon Dieu ! Mes proches auraient pu me repêcher. Au lieu de m'aider, ils ont choisi de m'expulser au Bled. Les Toulousains ont oublié, sans que je puisse faire autant.

Ma mésaventure m'a fait comprendre l'intérêt de mettre en garde les jeunes et de leur enseigner que la vie est très courte. Le temps passe plus vite qu'ils ne le pensent.

À Mostaganem, j'ai croisé un voyageur sud-africain. L'homme blanc traversait sur son vélo l'Afrique en passant par l'Algérie. Face à lui, je n'ai pas résisté à lui demander, pourquoi il se fatiguait. L'homme me répondit qu'il voulait prouver qu'il était fort. Je trouvais sa réponse un peu absurde. À cette époque, je n'avais pas besoin de réaliser un grand exploit pour connaître mes capacités d'homme. Ruiné et vieux, j'ai perdu cette assurance que j'avais auparavant. Aujourd'hui, je collectionne mes échecs. Dieu n'était pas gentil avec moi, il ne m'a jamais facilité la tache. J'aurais aimé que tout se passe, comme je l'avais prévu et planifié.

J'ai loupé beaucoup d'événements durant cette courte vie. Qui devrai-je blâmer, si Dieu et les démons qui ont façonné mes échecs. J'ai aussi mis ma petite contribution dans ce gâchis. Enfant solitaire, timide et très casanier, j'étais le dernier à être au courant. Nous ne pouvons évoluer si nous vivons à l'écart des autres. Et voilà, mon erreur ! Je vivais cloîtré dans ma chambre à rêver d'aller en France. J'étais coupé du monde extérieur et j'étais le dernier à savoir que rien n'était vraiment éternel. Si je sortais souvent avec mes amis, j’aurais pu faire comme eux et m'investir au Bled. J'ai tout misé naïvement sur la France, sans prendre des précautions. Je n'étais pas assez prévoyant, j'étais un rêveur qui marchait à l'aveuglette.

Nous ne pouvons évoluer sans un regard extérieur, nous ne pouvons avancer sans une critique étrangère. Il fallait que je perde tout, pour comprendre tardivement que la famille est un repère très important dans la vie de chaque être humain. Il fallait que je m'éloigne d'eux, pour sentir leur absence. Il faut juste évacuer les mauvaises ondes sur le mariage, qui ne représente pas un obstacle contre la liberté individuelle, puisque beaucoup réussissent leur vie de couple et leur vie professionnelle.

Les jeunes ont besoin de s'informer, de s'orienter et d'effacer les idées préconçues sur les échecs de nos parents. La jeune Beurette d'origine marocaine que j'avais rencontrée à Brunoy est un exemple. Elle fumait et papillonnait d'un ex à un autre. La plupart des Blédards condamnent la Beurette en mettant en cause l'éducation occidentale. Mais la Beurette se libère, se rebelle pour échapper à la triste vie que menait sa mère, une mère mariée par force. Beaucoup de Beurettes échaudées accusent la religion. Mais est-ce que toutes les femmes musulmanes ont eu le même sort ? Non, j'ai vécu durant trente ans en Algérie. Et je peux vous assurer qu'il y a au Bled des femmes qui vivent comme des reines. Des femmes voilées et dévoilées qui vivent le parfait bonheur. Mais quel journaliste français et étranger parle d'elles ? La plupart des médias s'intéressent qu'aux femmes maltraitées. Sinon, les sujets boomerang reviennent toujours. Comme la polygamie ! Si les Occidentaux refusent de comprendre que l'Islam ne permet pas le mariage d'une fille, sans avoir sans consentement. Il faut les ignorer ? Je refuse à mon tour de corriger leur idée, s'ils s’obstinent à ne plus entendre. Aujourd'hui, il y a une confusion entre les rites religieux et traditionnels. Au Bled, les hommes ont prit avec le temps une grande autorité. Il y a une autre raison qui poussent les hommes à marier leurs filles trop vite à des hommes qu'elles n'ont jamais vu. Parce qu'ils ont peur qu'elles perdent leur virginité ? Les parents se pressent de se débarrasser d'elles, pour éviter l'humiliation. La société orientale craint les scandales : l'affaire de la virginité et le film sur l'inceste.

            Les jeunes filles sont les otages de la crainte des pères, qui les engagent avant qu'elles tombent dans le péché. La seconde raison est que l'Islam interdit qu'un homme s'isole avec une femme. La Beurette de Brunoy se plaignait de ses vacances au Bled et du fait qu'ils lui interdisaient de s'isoler avec un garçon. Elle refusait de croire que si un homme s'isolait avec une femme, la troisième personne était le diable. Je suis tout à fait d'accord que ce n'est pas toujours le cas. Mais généralement, lorsqu’un homme se trouve avec une femme, l'un d'eux est tenté. Les émissions de téléréalité le prouvent. Paris n'est-elle pas l'île de la tentation ? Les Françaises sont de vraies jalouses. Elles se méfient de leurs conjoints. Qui d'entre elles a assez de confiance pour laisser son mari seul avec une autre femme ? Les Françaises ne se plaignent-elles pas du harcèlement de leurs patrons ? Quelle femme acceptera de laisser sa fille avec un homme ? En Orient, les rendez-vous à tête-à-tête entre les fiancés ne sont pas tolérés. La religion et les coutumes interdisent les initiatives d'un premier contact avant le mariage. Mais les mœurs commencent à bouger surtout dans les villes. Les filles et les garçons se croisent et flirtent ensemble. Les mères ont peur que leurs filles deviennent de vieilles femmes vierges. La misère est une des raisons de ce changement en Algérie et qui contrarie les jeunes femmes. Au lieu d'attendre un homme qui viendrait demander sa main de ses parents, elle sort le chercher. Mais fauché, l'homme évite de prendre un tel risque. Les mères, par peur de voir vieillir leurs filles chez elles, les autorisent à sortir avec des garçons. L'essentiel est de préserver sa virginité. En tant que victime et rescapé, je ne peux blâmer ces femmes. La société algérienne n'épargne pas les vieilles vierges. Nos aînés ne savent qu'interdire et lapider, sans vraiment apporter des solutions à tous et à toutes.

Il faut que le gouvernement algérien améliore la situation sociale des jeunes, si le chômage baisse et que les logements restent accessibles aux jeunes célibataires. Les hommes n'auront pas de problème pour se marier. Les jeunes Algériens n'exigent pas des solutions miracles, juste du travail afin de ne pas les voir dévier du droit chemin. Certains hommes religieux et politiciens condamnent ces jeunes libertins, en sachant qu'ils sont aussi les victimes d'un passé sanglant et d'un présent floué.

Des relations entre des hommes et des femmes et des rencontres hors le mariage existent en Algérie. Le fléau est toujours mal vu par la société. Comme en France, l'homme tient rarement ses promesses et la fille devient affichée. Au Algérie, chaque femme qui sort avec un homme, est déjà cataloguée. Lorsqu'une ancienne amie d'école m'apprit qu'elle s'était mariée avec un officier, j'étais écœuré de savoir qu'un agent du ministère de la défense algérienne était à marié à «une traînée», bien que l'amie fût une adolescente à cette époque. Il est impossible pour un Arabe de fermer ses yeux sur le passé d'une femme. La justice française punie aussi des hommes, qui étaient des mineurs à l'époque du déroulement des faits. J'étais assez surpris de voir à Paris la même pensée sur la femme. Elle est déjà stigmatisée et cataloguée par les autres. Elle est la Lolita, la traînée et la salope.

Le point commun entre la société algérienne et française, est qu'elles sont deux sociétés fracturées. Il y a un réel complexe de sentiment d'infériorité chez beaucoup de personnes. Le phénomène n'est pas causé juste par les médias, puisqu'il est assez vieux. Un classement qui privilégie la beauté à la laideur : Le laid est toujours traqué, méprisé et sous-classe. De la civilisation grecque à notre Ère, l'homme chevauche vers l'aboutissement d'une œuvre parfaite et accomplie sans aucun défaut. L'homme actuel à son tour par soif d'un idéal court après la beauté, la sensualité et la poésie. Nos vies sont courtes, par rapport à celle de l'Humanité. Je veux juste aborder une remarque avant de l’oublier. En discutant avec les Témoins de Jéhovah, je leurs expliquais ma difficulté à m'engager spirituellement au service de Dieu et de croire qu'il nous aimait, puisque, au nom de la religion tous les croyants légitiment le sacrifice de l'homme au nom de Dieu. Les croyants légitiment nos tueries en prétendant que Dieu nous approuve. Ainsi, Dieu fait le tri entre le fidèle et l'infidèle. J'expliquais aux Témoins de Jéhovah que Dieu ne sacrifie pas la vie d'un seul homme, mais celle de toute l'humanité. Depuis Adam jusqu'à notre Ère, d’innombrables vies ont été sacrifiées. La foi est parfois l'abstinence de ne pas vouloir voir et admettre le rôle de Dieu. Je garde mon opinion sur le degré de l'implication de Dieu et je ne veux pas l'exposer pour ne pas donner des arguments à ceux qui cherchent un prétexte pour attaquer le divin et les musulmans.

Devant le bilan de morts et le gâchis, l'homme cherche durant son petit parcours à poétiser sa vie. Il cherche la beauté et à être beau aux yeux des autres. J'ai remarqué l'engouement des Parisiens pour la beauté. Ils sont obsédés par leur besoin de soigner leur apparence. Un narcissisme exagéré chez eux ? Où une prise de conscience du poids du paraître ? Phénomène «cause à effet» ? Où choix volontaire à lier l'agréable à l'utile ? Les Parisiens achètent beaucoup de fleurs, contrairement aux immigrés arabes qui ignorent la langue des pétales. L'homme, pour fuir son quotidien, va jusqu'à idéaliser les images, rompre avec la réalité et nourrir ses fantasmes par le trait d'une beauté suprême. Des hommes et des femmes simples cherchent à acquérir tout ce qui est beau et précieux. Cette recherche est devenue une quête. Nous suivons le tracé de nos aînés, qui accentuaient le ton en décrivant une femme :

– Elle est belle !

ou d'un homme :

– Il est beau !

Otages de nos corps et prisonniers de nos carcasses charnelles qui nous retiennent à terre. À travers notre esprit débridé, nous nous évadons et nous nous surpassons. Vulnérables contre l'invasion barbare et impuissant devant l'expansion de l'usure, la poésie nos transporte vers le zénith. Entouré par le chaos et la zizanie, nous avons besoin de belles choses. Les anciens, nos ancêtres et nos aînés nous ont tracé le chemin de cette quête vers l'idéal. Ils nous ont transmis l'art d'aimer et de savoir admirer la beauté de l'univers. Comme toujours la laideur est liée au mal. Dieu incarne la beauté suprême, il est le plus majestueux. À l'opposé le diable est le moche, le maudi, l'affreux, l'hideux, le repoussant, le défiguré, le répugnant, l'horrible et le monstrueux. Ainsi soit-il, les premiers hommes ont façonné pour nous le portrait de la beauté. Sans le savoir nous perpétuons cette vénération pour tout ce qui est joli, parfait et magnifique. Les Français, les libertins vénèrent-ils Dieu à travers tout ce qui est beau ? Ils ne croient pas au Créateur, ils croient à la Création et au croisement des races. Voilà pourquoi ils créent des fleurs hybrides. Mas qui a créé les Chalas de l'Inde ? Ces hommes castrés, devenus des femmes ?

Souvent, les candidats qui ne répondent pas aux critères demandés se suicident. En Europe, le corps humain, surtout celui des femmes, doit répondre à des mensurations. La taille fine est primordiale, l'obésité est pourchassée. Beaucoup de femmes luttent pour conserver leur jeunesse et leur minceur.

Malgré le grand exploit que la femme européenne a réalisé, elle reste sous l'emprise de l'homme. Il la veut jeune, mince, libre, disponible et prêt à le suivre partout. À Paris, les Parisiens ouvrent le feu avec leurs yeux bleus sur tout ce qui est hideux. Avec leur regard passe-partout…

Le triste sort de l'actrice Marilyn Monroe nous éclaire sur la situation de la femme dans les années passées. Si Marilyne incarnait le sexe-symbole des années 60, Lolo Ferrari incarnait l'excès. Lolo, la célèbre femme était victime des remarques de sa mère, qui la trouvait repoussante, stupide et que n'aurait pas droit au prince charmant. Une société civilisée aurait dû dépasser ses vieilles mentalités. Isabelle Caro souffrait aussi du regard dénigrant de sa mère. Durant mon stage à Brunoy en avril, j'ai fait la rencontre d'une stagiaire. Une femme mariée qui cachait ses rondeurs sous des vêtements larges et voulait se spécialiser dans la mode des femmes rondes. La dame possédait déjà son propre magasin «Ronde et belle». Je l'écoutais nous raconter le mauvais traitement de son père, qui déjà petite la trouvait grosse. Bien que cette gentille stagiaire soit devenue une femme mariée, elle a gardé des séquelles de son passé. Surtout un malaise par rapport au poids, que j'avais aperçu sur le visage d'une autre dame accompagnée de son grand fils dans le métro. En voulant sortir, la dame me demanda de m'écarter un peu pour laisser passer son gros fils. Elle était vraiment gênée par rapport à la taille de son enfant. Je ne comprends pas pourquoi les Parisiens se moquent de l'apparence des autres. Au lieu de passer leur temps à coiffer leur mèche et soigner leur look, ils devraient arrêter de dévisager les gens. Sincèrement, je trouve choquant de voir les Parisiens gaspiller leur énergie en épiant les autres. Et en plus, ils osent se vanter d'être des hommes civilisés. Il faut juste monter dans le métro, pour se rendre compte de la vanité du Parisien. Cette fois, c'est un jeune couple ! Parce que l'union fait la force. Les deux complices, après avoir dévisagé tous les passagers, attardent leur regard pousse-pousse sur une femme avec une poussette puis se fixent sur une jeune fille qui met de la crème sur son visage. Le jeune couple ne se prive pas de savourer un sourire moqueur complice. Je crois que je ne comprendrai jamais pourquoi les Parisiens passent du temps à examiner les autres.

Les femmes ordinaires et célèbres sont aussi la proie des hommes, qui se servent d'elles comme des produits. Lorsqu'ils n'ont plus besoin d'elles, ils les oublient. Le regard est le même, les hommes choisissent une icône qui incarne la beauté. Ils l'exploitent tant qu'elle est jeune et la jettent sous prétexte qu'elle a vieilli. Cette pensée ne se limite pas à une poignée d'hommes, qui veulent tirer profit de l'image de la femme. Sans scrupules, beaucoup nourrissent l'imagination du simple citoyen qui ne désire que fuir sa réalité. Nous recevons tellement de pressions à cause de nos problèmes intérieurs nationaux et internationaux. Nous sommes épuisés par les obligations du travail et de nos responsabilités familiales. Nous sommes toujours persécutés et contraints de travailler plus. Il faut payer la facture, le loyer en essayant de garder un bon niveau de vie. Le Parisien essaye de sauver les apparences et de garder un semblant de sa belle époque. Certes, pas un niveau de vie luxueux mais un rempart contre la précarité. C'est la raison qui pousse les Français à fuir la réalité en se gavant d'histoires légendaires. Et là ! Entre le rôle des bosses à travers le cinéma et la musique, ils créent la légende et nourrissent le fantasme général. Un ami algérien me disait avec un ton gracieux et un regard lumineux, que Marilyn avait la peau la plus douce au monde. Vrai ou faux ? Monsieur Michael Jackson savait à son tour comment attiser la meute des fans avec des rumeurs. Les hommes, à partir les magazines féminins et la télévision, exposent les nouveaux traits de la femme belle et parfaite en repoussant toujours les limites du réel et en créant un modèle parfait de la femme à qui toutes les femmes voudront s'identifier. Si quelques-unes réussissent le challenge, d'autres femmes sont récompensées par un échec. Dans le passé, les femmes luttaient pour ressembler aux femmes célèbres comme Dalida, Sophia Loren, Elizabeth Taylor. Et actuellement, les femmes veulent s'identifier à Angelina Jolie, Monica Bellucci, Katie Holmes et Kate Moss. Sur un site askmen.com, les Américains avaient élu les 99 femmes les plus désirables du monde. C'était la sulfureuse Jessica Alba qui avait emporté le trophée de la belle femme. Tous les ans, les Occidentaux réalisent des classements ridicules, afin d'élire la plus belle femme. Ainsi, ils relancent l'idée et ravivent le désir de... !

Les femmes se bousculeront pour acheter les revues de beauté, afin de découvrir le visage de la nouvelle élue. Comme toujours, la belle n'est pas obèse et répond au fantasme des hommes. Vous ne pouvez savoir le nombre des Parisiennes qui achètent ses revues, dites people. Jadis les femmes se bousculaient pour monter sur le trône et gouverner. Aujourd'hui, elles se bousculent pour défiler à moitié nues et rentrer dans le moule. Un moule, un maillot, un tailleur conçu pour elles par un homme ! C'est même l'homme qui leur taille leurs pierres précieuses, leur pierre tombale et leur cercueil. Il leur reste le choix de la couleur du bouquet de fleurs qu'il posera sur leur tombe.

Je ne suis pas gêné par le commerce fructueux de la presse à scandale ni par le fait que les femmes participent à ces votes. Si les Françaises votent pour élire Miss France, espérons qu'elles voteront pour élire une présidente. Je ne supporte pas les hommes qui exploitent la femme pour attiser les chimères. Les mêmes hommes qui les manipulent, les délaissent ensuite. J'ai lu bien souvent des articles de journaux et de magazines qui traitent les stars de vieilles femmes. La mémoire des hommes est très courte, ils oublient que se sont eux qui les ont élues. C'est grâce à ces femmes qu'ils peuvent vendre leur torchon. Ingratitude, ou mauvaise habitude ? Comment respecter les Américains lorsque je découvre qu'après l'âge de 35 ans, les actrices n'ont plus de chance de jouer à Hollywood ?

Je comprends pourquoi les agences de mannequins recrutent des jeunes filles. Et pourquoi les hommes traitent Madonna de grand-mère. Aujourd'hui, ils s'intéressent à Britney Spears, la nouvelle star très convoitée. Les hommes lui offriront la célébrité et la renommée mondiale. Les hommes sont très généreux, lorsqu'il s’agit d'une femme, jeune et belle. Ils se serviront d'elle sous tous les angles. C'est le sort de toutes les femmes célèbres, qui étaient un produit de consommation, exploité, vendu puis oublié. Lolo Ferrari était une de ces femmes ciblée et oubliée.

Parfois, la femme est la dominée dominante. Sharon Stone était dans un passé proche une des sulfureuses femmes révélée par le film Basic Instinct. Je me souviens bien, quand l'actrice avoue à Patrick Poivre d'Arvor au Festival de Cannes, qu'elle était exploitée par la machine hollywoodienne. La même actrice rigide comme une statue sous des lunettes noires à Cannes, je la revois rieuse et radieuse dans une autre émission américaine. L'actrice expliquait avec des yeux étincelants, son fameux décroisement de jambes. Je me demande si cette femme blonde ne joue pas un double jeu. Est-elle la victime du système hollywoodien ? Ou l'actrice a profité de la brèche que les hommes lui ont laissée ? Pour avoir la reconnaissance et les trophées hollywoodiens, Sharon Stone a exploité l'image que les hommes voulaient d'elle. Une actrice de charme tentatrice et provocatrice. Comment une femme peut-elle régner sur un monde géré par des machos ? Ils sont les auteurs, les réalisateurs, les photographes, les peintres, les sculpteurs et les maîtres de l’œuvre. La femme est juste l'objet qui doit poser nu. Voilà, pourquoi dans les tableaux, les affiches, les publicités et les films, c'est la femme qui se déshabille la première. Malgré le parcours que la femme a fait, le beau reste à faire. Peut-être Sharon est-elle l'otage de l'idée que se font les hommes sur la plupart des femmes ? Elles ne sont que des putes. La seule différence est que Sharon marche sur le tapis rouge, tandis que les autres femmes traînent sur les trottoirs. Le mal a une racine, puisque Sharon complète la liste des femmes exploitées par les hommes. Je suis à nouveau surpris de découvrir que l'image de Betty Page était encore exploitée, alors qu'elle s'est retirée de la scène. La pin-up ne contrôle rien et ne touche rien du succès de la vente des produits dérivés. Le plus choquant : Betty Page répondait à l'interview cachée dans l'ombre. Trop vieille, elle ne voulait pas décevoir ses fans. D’ailleurs, ce n'est pas la seule américaine célèbre qu'ils ne parlent plus d'elle. Il est vrai qu'en Amérique « les oiseaux se cachent pour mourir. »

Depuis que je suis sur terre, j'entends toujours dire que la femme n’est qu'une sale pute. Dans mon quartier, dans ma ville, dans mon travail, en Algérie et en France, dès qu'une femme se rebelle, elle devient une putain. Dans le continent africain, le bronzé est le favori, de même pour les femmes. Mes sœurs trouvaient normal que mon frère ait de nombreuses copines. Aux yeux de la société orientale, c'est un homme qui a prouvé sa virilité. Paradoxalement, la mince rumeur sur une fille suffit à la traiter sans procès de traînée. Où allons-nous en dénigrant la femme ? Pour espérer un changement, il faut que la femme change en premier son idée sur elle-même. Je trouve plus choquant qu'une adolescente traite une autre fille de salope et de pute, que de l'entendre de la bouche d'un garçon.

La femme n'a pas hérité d'une belle image. L'homme par contre, grâce à des idées stagnantes, demeure le favori et l'enfant gâté. Certains Orientaux accusent la phase coloniale et l'interprétation mal faite de la religion d’avoir moulé ces fausses idées, sans reconnaître le vrai rôle de la religion. Pourquoi les prophètes étaient-ils tous des hommes ? Pourquoi l'homme a-t-il droit à six femmes ? Parce qu'il a des biceps et un cerveau. Au fur et à mesure, il s'est ancré dans l'esprit commun que l'homme est fort et que la femme est le sexe faible.

Dans le passé, j'étais écœuré des privilèges que possédait l'homme. La tradition veut que ce soit l'homme qui doit demander la main de la femme. Les gens sont étonnés de voir Britney Spears demander son ancien compagnon au mariage. Même hors d’Orient, c'est choquant de voir une femme faire le pas. À cause du protocole imposé à la femme, nous avons en Orient de vieilles femmes vierges. Des gonzesses qui doivent attendre des maris. Des hommes qui ne viendront parfois jamais demander leur main de leurs pères, selon l'usage et les coutumes. Je découvrais en faisant ma petite recherche sur la sexualité dans l'Islam que des femmes musulmanes invitaient des hommes à se marier avec elles. Parfois, c'était les pères qui présentaient leurs filles à des hommes. En ce temps reculé, les musulmans ne voyaient pas ces initiatives d'un mauvais oeil et honteux, comme nous le pensons aujourd'hui. Si une fille se propose à un homme, nous doutons tout de suite de sa virginité. La société musulmane a changé et a perdu ses repères. Les hommes n'évoquent que les paroles prophétiques et les versets qui dénigrent les femmes. Les hommes, par manque de documentation et de recherche, ignorent le rang prestigieux que réserve Dieu à la femme. Je suis très convaincu que seules les femmes peuvent améliorer leur situation. C’est atroce et inconcevable de voir des femmes mourir dans l'oubli, la solitude et être traitées comme des terres en friche. Pauvres femmes otages des coutumes, d'une fausse interprétation de la religion et opprimées par la belle réputation de l'homme ! Même s'il est un con et un fainéant, il marchera la tête haute. Dès sa naissance, le faraud est accueilli avec fanfare comme un petit prince. Tout juste si l’on ne s'incline pas devant son berceau ! Je trouve ceci répugnant, que nous attribuions à l'homme un beau rôle, alors qu'il ne fait que détruire le monde. Et nous réservons à la femme de petits rôles, alors qu'elle donne la vie. La femme ne vaincra que lorsqu'elle se débarrassera de sa mauvaise image de créature diabolique. Je suis contre la violence et l'application de la loi du talion. Mais il faut comprendre que tous les traitements ne s'appliquent pas sur tous les hommes. Certains hommes ne changent qu'avec le fouet. Je propose à la femme de traiter l'homme de putain. Oui ! L'homme qui papillonne d'une femme à une autre, cet infidèle ! Mais si les femmes sont séduites par Casanova, Dom Juan et James Bond, comment changer les mentalités, alors que ces hommes sont des putains ?! Soyons aussi vulgaire que lui, la sale putain ! L'homme doit se mettre à la place de la femme, pour qu'il sache ce qu'elle endure. Soyons sans pitié avec l'ingrat !

Je suis contre la violence et la vulgarité. Mais nous sommes dirigés par des vautours, des rapaces et des charognes qui ne reculent devant rien. Tout le monde a suivi les mésaventures de Britney Spears et de Paris Hilton, de jeunes femmes projetées dans le monde du show-bis. Deux femmes qui rêvaient comme toutes les jeunes filles de célébrité et d'être sous les feux des projecteurs. Elles étaient des volontaires devenues victimes du système médiatique. Comme Madonna et Sharon Stone, elles savaient que ce monde était dirigé par des machos, des hommes qui aimaient les femmes provocatrices et allumeuses. Si ces quatre femmes stars avaient atteint la célébrité, c'était grâce à leur mauvaise réputation. Elles désiraient conquérir le monde en prenant ce raccourci vers le sommet.

Les hommes ne pardonnent pas, ce sont de véritables profiteurs. J'étais plus choqué par la presse à scandale et les paparazzis, que par le comportement des quatre femmes. Qui peut s’étonner de voir le clip malpropre de Michael Young C'est une pute diffusé sur Canal+ ?

Les hommes et les médias ne vénèrent pas la femme simple et sans histoire. Les éditeurs, les journalistes et les patrons des grandes chaînes télévisés traquent la femme à scandale.

Ce n'est pas étonnant de voir Britney Spears traquée par les paparazzis. Les soi-disant sages disent qu'elles se prêtent volontiers au jeu. Mais cette exhibition ludique est le seul moyen laissé aux femmes pour grimper les marches. L'image la plus choquante à mes yeux est celle de la défunte Lady Diana piégée par les paparazzis. Lady Diana ressemblait vraiment à une brebis égarée face à la barbarie des paparazzis qui l’ont suivie et encerclée comme une meute de loups. Quelle liberté peut permettre aux journalistes de photographier des gens dans leur intimité ? Malheureusement, en Occident, ils ne savent pas respecter la vie des autres. En termes de liberté, ils exagèrent. Même la justice est complaisante avec cet abus.

Quelle femme orientale préfèrent les hommes occidentaux ? La danseuse du ventre ! Les Occidentaux aiment la femme orientale qui se déhanche et montre son nombril, et attaquent par tous les moyens la femme voilée. Pensez-vous au baromètre des ventes des revues à scandale, si demain Voici et Public s’intéressaient à un autre style de femme ? Des femmes intellectuelles par exemple, qui n'ont pas besoin de s'exhiber pour se faire connaître. Aucune Parisienne n'achèterait ces revues à scandale converties en un nouveau message. Il ne faut pas blâmer seulement ces magazines, puisque se sont les femmes qui achètent ces torchons illustrés. Complices, elles encouragent les hommes à perpétuer cette idée sur elles. Elles sont trop curieuses de savoir les dernières folies de Britney Spears et le dernier coup de cœur de Paris Hilton. Ces revues, ces albums de photos ne sont pas destinés à des femmes d’élite.

Les revues Voici et Public sont la preuve de l'absurdité de l'Occident, et donnent une idée sur le bas degré d'intelligence des Français. Les journalistes qui préparent ces chiffons imagés ont le même degré d'absurdité que les femmes qui les lisent. Les directeurs de Voici et de People vendent du vent, par ce qu'il y a une demande. Et qui achète ces papiers peints ? Les femmes. Et pourquoi achètent-elles ces magazines ? Juste pour trouver un prétexte de traiter Britney de salope ! Les femmes le disent sur les plateaux télévisés et partout, elles fécondent cette mauvaise réputation sur elles. Ce n'est pas l'homme qui est intelligent, c'est la femme qui est idiote. Parfois même, je doute de son intelligence et j’imagine que son infériorité n'est pas une rumeur. La femme est une habituée !

Le plus grave est que la femme, en voulant sauver sa réputation et renier la mauvaise image qu'elle traîne derrière elle, marche derrière les pas de l'homme. Puisqu'elle le déshabille, elle le met à nu. Depuis qu'elle a pris les rêes et se trouve derrière la caméra, et non l'objet à étudier, au lieu de vivre sa vie, Ève se venge d'Adam. Il est honteux de savoir qu’à notre Ère un organisme féminin qui défend les femmes s'appelle « ni pute, ni soumise ». Indécis, je pensais aussi à utiliser la vulgarité pour changer les mentalités. Mais parfois, il faut savoir ignorer le passé. J'étais traité de sale Arabe, de sauvage et de clandestin. Et je n'étais pas dans l'obligation de répondre à ces insultes. Mon éducation islamique ne m'autorise pas à être insolent. Pourtant, clandestin, j'étais obligé d'insulter et de dire des gros mots. J'étais obligé d'employer le langage de la rue parisienne. Dans certains milieux de travail, il est impossible de s'imposer sans être violent. Et le langage de la femme peut être plus cru et vulgaire que celui de l'homme. J'ai répondu au docteur algérien du forum mille-poètes.com, qui m'informa que les Français me traitaient de bicot derrière mon dos, que je n'étais pas venu en France pour me préoccuper d'inepties humaines. J'étais venu à Paris pour faire du shoping et non pour faire la guerre aux cons. Personnellement, je me moque de ce que les Français pensent de moi.

Il faut vraiment changer le nom de cette association et lui donner un nom digne des femmes. Fadila Amara aurait pu trouver mieux, elle qui défend la banlieue. Je me vois mal à la tête d'une association que j'appellerais «ni clandestin, ni chien». Fadila Amara devrait changer le mot « pute » en le supprimant de la mémoire collective. Comme les Africains qui célèbrent l'abolition de l'esclavage. En célébrant l'esclavage, ils le perpétuent à travers le temps, alors que parfois, il faut savoir couper le pont, pour se préoccuper du futur. Les Africains, tant qu'ils parleront de l'esclavage, rendront service à l'homme blanc. J'entendais une jeune Parisienne traiter deux jeunes filles noires « d'esclaves ». Savez-vous pourquoi, Madame Fadila ? Parce que les Africains ne veulent pas enterrer ce mot. Ils devront penser à de nouveaux projets et parler du Négus, au lieu du nègre. J'écris pour défendre mon statut d'être humain et jamais je ne penserai à la clandestinité. Au vingtième siècle, j'étais exploité comme un esclave l'était au passé. Si demain, j’étais de nouveau libre ; jamais je ne penserais à la clandestinité. À mes yeux, mon servage sera toujours une expérience amère. J'étais plus furieux d'être traité de clandestin par les immigrés et les Français, que de l'être vraiment.

Les femmes travailleuses actuelles s'identifient à l'homme et l'imitent pour s'intégrer dans une société très masculine. Androgynes et obligées, les femmes occidentales ont coupé leurs longs cheveux et portent des pantalons jeans. La coupe à la garçonne dépend des humeurs de la femme et de son âge.

Cela n'exclut pas que, dans l'idée générale, toutes les pensées sont liguées contre la femme. C'est elle qui dispose et qui doit procurer du plaisir à l'homme. Qui prétend qu'Ève était créée pour distraire Adam. Je crois que Dieu l'a créée pour le surveiller. Qui sait ? Il pouvait mettre le feu au Paradis. Pire ! Il pouvait empoisonner les poissons des rivières. C'est ce qu'il continue de faire aujourd'hui. L'homme détruit-il la mère nature ?

Plus d'une fois, j'ai entendu les Algériens – même les plus instruits – dire que la femme est sale à cause de ses menstruations. Dans mon continent berceau, les hommes s'intéressent aux petits défauts de la femme. Ils cherchent la petite bête pour se vanter d'être des hommes parfaits. Et quels défauts ? S'ils réfléchissent bien, les menstruations sont le phénomène le plus naturel, lié à leur création. Les hommes ignorent-ils comment ils viennent au monde ? Ah ! Si les femmes s'unissaient toutes et arrêtaient de les produire une fois pour toutes, ces soi-disant « Messieurs Propres » cesseraient de répandre de telles inepties et comprendraient que la femme a toujours un rôle privilégié dans la vie. La religion attribue un rang privilégié à la femme. Quelle soit reine ou femme de foyer, elle dépasse l'homme malgré son grand pas sur la Lune, par son pouvoir de donner la vie. Si Donatello en taillant sa statue Zuccone, lui disait : « Parle, parle ou que la dysenterie s'empare de toi ! », il ne lui manquerait que la voix et l'âme, pour achever la finition d'une oeuvre parfaite. Je crois que donner la vie reste le plus bel exploit et que la femme mérite tout le respect.

Même Monica Bellucci, lorsqu’on l'interroge sur son rôle dans un film, parle plutôt de sa maternité. La chanteuse Lauryn Hill, lorsque les journalistes l'interviewent sur son nouvel album, désire surtout parler de son bébé en tant que nouvelle mère.

Le mythe de la femme objet n'a pas tout à fait disparu de la culture occidentale. Sur une des affiches du film Casino Royale, les actrices exposent bien leur derrière. D’ailleurs, la plupart des affiches exposent les charmes de la femme dénudée, puisque c'est l'homme qui est aux commandes de la caméra et qui a le monopole. En avril passé, j'étais interpellé par deux affiches publicitaires. Deux formidables affiches avec deux beaux mannequins tenant deux boîtes que je croyais celles d'un parfum. En m'approchant, je découvre que les deux mannequins tenaient deux paquets de café, l'un pour la Maison du Café et l'autre pour Carte Noire. J'ignorais le rapport entre les deux femmes et le café. En réalité, ce sont les hommes qui consument plus de café. Aujourd'hui, les publicistes français ne réfléchissent pas, ne réfléchissent plus et n'inventent rien de nouveau. Comme les journalistes, ils suivent la cadence. Ils ont un nouveau produit à faire connaître sur le marché. Donc, l'affiche sera composée d'une belle femme tenant ce produit. Ç’eût été logique, si le produit leur était destiné, à elles. Tant qu'il y aura des femmes qui achètent Voici, il y aura aussi des femmes qui poseront nues devant une tasse en or.

L'année passée fut marquée par la sortie de deux livres sur la prostitution. La société occidentale, comme toutes les autres, souffre de ce fléau. Les Occidentaux attaquent le port du voile et évoquent la situation précaire de la femme orientale, juste pour créer une diversion. Ils insistent pour nous faire croire que la situation de la femme occidentale s'est améliorée. Le livre de Laura. D Mes Chères Études rejoint les révélations du jeune Monsieur Sébastien, que j'avais rencontré durant notre premier rendez-vous au siège de la Société des Écrivains à Paris. Certainement la société a loué un bureau dans ce beau quartier prestigieux parisien, afin d'attirer les auteurs. Pour me convaincre de signer le contrat, le jeune Monsieur me raconta le succès qu'avait rencontré une écrivaine qui, selon lui, s'était prostituée pour payer les frais de publication de son livre. La Société des Écrivains est une édition à compte d'auteur ; alors que j'étais choqué, Monsieur Sébastien ne montrait aucune gêne. La prostitution résulte-elle de la précarité ou est-ce une pratique normale dans le pays des droit de l'homme ? Ils dénombrent 40 000 étudiantes prostituées en France, sans oublier les cas de viols. Dès mon arrivée en France, j'étais étonné par le nombre des affaires de viol. Tandis que les Occidentaux s'acharnent sur la situation précaire de la femme africaine et afghane, les chiffres en matière de violence contre la femme ne sont pas de bon augure en France. Ces chiffres en Seine-Saint-Denis révèlent le nombre des harcèlements et des violences que subit la femme. Des violences physiques, des agressions sexuelles, des atteintes sexuelles et des viols. 75% des viols sont commis par un membre de la famille. L'histoire de Corinne violée par son beau-père Daniel Gobet n’est qu'un mince exemple. Comme d'habitude, le beau-père a nié les faits.

Alors que la femme française subit encore la violence de l'homme, les journalistes français insistent pour aller en Afrique et en Afghanistan, afin de parler de la situation de la femme là-bas. Je suis surtout contre l'acharnement des Occidentaux à vouloir parler de la femme étrangère. J’en ai marre que les Français vocalisent sur nos misères, pour essayer de faire croire que la femme française baigne dans le bonheur. Je suis contre cette comparaison absurde. Les Occidentaux sont choqués de savoir que la femme saoudienne n'a pas le droit d'avoir un permis de conduire et ils ne sont pas choqués d'apprendre que les femmes françaises sont moins payées que les hommes. Je n'arrive pas à croire qu'il existe encore des inégalités en France. Les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes. Le mythe du sexe faible n'est pas une fable. J'apprends tardivement que les chefs d'entreprises préfèrent engager un homme à la place d'une femme, parce que cette dernière à tendance à s'absenter durant ses congés de maternité. Je croyais que la société occidentale avait dépassé ces inégalités. Actuellement, je comprends l'une des raisons de l'infanticide : la femme doit choisir entre son bébé ou son job !

La régularisation de la prostitution en Europe reflète une volonté tacite de banaliser ce commerce et un consentement non déclaré pour sauver les bordels. Comme un vieil héritage culturel ! Cette année, je ne pouvais passer à côté de l'affiche de la pièce théâtrale les Demoiselles d'Avignon. Une pièce théâtrale transformée en un bordel où des demoiselles parlent de sexe à l'honneur des mâles. Comment pouvons-nous sauver le monde sans renoncer à certain héritage ancestral ? L'homme refuse de renoncer à la prostituée, à sa maîtresse et refuse de se contenter d'une seule femme. Si l'homme ne déshabille pas la femme en la regardant, il le fait violemment. Il existe en France un paradoxe flagrant et illogique : tandis que les journalistes nous annoncent de nouveaux viols, parallèlement, frustrés, nous sommes obligés de suivre l'ouverture d'anciens procès d'agressions sexuelles. Les films, les sites et les magazines multiplient les œuvres pornographiques. L'être humain est influençable, muable et très touché par son environnement. C'est la société qui construit le pervers et lui donne les outils pour devenir un obsédé sexuel. Si la caisse de l’État est vide, c'est à cause des budgets destinés à payer les hommes de la justice. Un procès ne se fait pas gratuitement. Les policiers ont besoin de fonds pour enquêter et il faut trouver l'auteur du crime. Chaque enquête demande du temps et une mobilisation des agents de la police. Surprise, le coupable est arrêté et la famille de la victime est soulagée. Les journalistes profitent du malheur et soulignent que les enquêteurs ont trouvé des photos pornographiques chez le coupable écroué. En France, il ne se passe pas un mois sans qu’on découvre un nouveau crime. Je me demande comment il peut y avoir un nouveau viol, alors que le coupable est en prison. Les enquêteurs cherchent toujours des liens entre les victimes du tueur en série, sans jamais vraiment trouver un lien entre les criminels. Par exemple, entre Dutroux, Michel Fourniret et le Capucin pédophile. Ces pervers n'ont-ils pas tous un point commun ? Ne fantasment-ils pas sur des photos pornographiques ? Ça ne m'étonne pas qu'il n’y ait pas de lien entre ces monstres. Le cinéma français ne parle que du sexe. Le septième art français est riche de scènes érotiques qui peuvent influencer n'importe quel être humain. Prenez l'exemple de l'influence du commerce des jeux vidéo guerriers sur l'enfant. Et ils osent se demander pourquoi il y a autant de violence qu'avant ! Je ne critique pas le commerce pornographique, parce que je suis un musulman mais parce que la justice punit injustement l'homme. Prenez un autre exemple : les Égyptiens souffrent de la hausse du coût de la vie. Pouvons-nous punir un Égyptien qui vole un morceau de pain ? Non, parce qu'il a faim. Pourtant, ce pauvre est mis en prison. Il est plus facile de condamner un citoyen qu'un gouvernement, qui a son taux de contribution dans l'amélioration et la dégradation de la situation sociale de chaque citoyen.

S'il y a beaucoup de pédophiles, il faut que chaque gouvernement s'interroge sur sa responsabilité. À Rouen s'est ouvert le procès de deux hommes soupçonnés d'avoir préparé l'enlèvement et le viol d'une fillette sur Internet. Existe-il des sites de pédophilie ? Oui ! J'étais surpris d'apprendre leur existence. Je l'étais davantage d'apprendre que les deux pédophiles étaient deux pères de famille !

Si les jeunes fument, c'est parce que le prix de la cigarette est abordable. Pour lutter contre le nombre élevé des mineurs fumeurs, l’État a augmenté le prix et interdit de fumer dans les lieux publics. Les derniers sondages montrent la baisse du nombre des fumeurs. Je ne sais pas pourquoi l’État ne prend pas les mêmes engagements pour lutter contre les agressions sexuelles et l'abus d'alcool. En ce mois d'avril, ils annoncent un nouveau cas de passants fauchés par des chauffards ivres. Il est plus facile de juger Dutroux, que de juger le patron de Playboy. Pourquoi la justice française traque-t-elle les pervers, si les kiosques parisiens vendent librement des magazines de femmes nues ? Le violeur peut être un pompier, un facteur, un docteur, pire ! Un prêtre. Je comprends pourquoi les églises sont vides. Sauf le dimanche, les Parisiennes préfèrent aller accompagnées à la messe. Enfin chaque homme est suspecté de nos jours, même les parents. Je comprends pourquoi les Français préfèrent se suicider, puisque l'euthanasie s'est avérée très chère à payer. D’ailleurs, l’État a rejeté les demandes de tous les Français. Parce qu'ils étaient pauvres. Je me demande si j'ai bien fait de venir au France. Il est assez difficile pour un Arabe musulman de critiquer l'alcoolisme et l'érotisme en France, puisque la culture française est basée sur ces deux commerces. Vous ne pouvez dissocier le sexe et l'alcool de la vie des Français. Les Occidentaux œuvrent pour imposer un Islam modéré, tandis qu'ils exportent avec un excès les films pornographiques.

Écrivain clandestin, j’aurais mieux fait d'opter pour une autre stratégie que celle d'attaquer l'Occident. Je devrais imiter Samia Sharif et d'autres écrivains, en me contentant de jouer le rôle des victimes. Les braves Français aiment aller à la rescousse des rescapés de l’Orient. Il suffit de critiquer le monde arabe pour voir s'ouvrir devant soi les portes de l'Occident. Victime, je ne me considère pas comme la victime de l’Orient et je suis loin d'être le coupable idéal. Je suis ni l'ennemi de l'Algérie ni l'ami de la France. La France à mes yeux ne sera jamais une terre d'asile. Devenu un mutant à mon tour, je sais que les Occidentaux et les Orientaux sont responsables du fléau de l'immigration clandestine. Les petits hommes autant que les grands sont responsables de la prolifération des clandestins. Les citoyens français, ainsi que les immigrés en situation régulière, sont aussi responsables que les politiciens français.

 

 

 

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